vendredi 25 août 2017

Renault-Nissan : désormais, les marques travaillent ensemble sur l'électrique

Dans le courant de l'été, on a appris que Nissan avait décidé de vendre son activité de production de batteries électriques AESC (Automotive Energy Supply Corporation), qu'elle avait fondée avec NEC. Celle-ci sera reprise par GSR Capital, un fonds d'investissement privé qui va reprendre les sites de production de batteries situés à Smyrna (Tennessee), à Sunderland au Royaume-Uni, ainsi qu'à Oppama, Atsugi et Zama au Japon. Passée relativement inaperçue, cette vente marque un échec dans la stratégie VE de Carlos Ghosn.


A la base, la production de batteries "maison" devait justement assurer le succès de l'Alliance, sauf que Renault a décidé de miser plutôt sur LG en cours de route et que Nissan s'est retrouvé du coup avec des usines sur les bras. Et comme la technologie évolue vite, cet investissement est devenu un boulet. L'annonce intervenant quelques semaines avant la présentation de la nouvelle Leaf, qui est prévue le 6 septembre au Japon, je ne serais pas surpris d'apprendre que la marque japonaise change de fournisseur. Et si tel n'est pas le cas, cela va forcément arriver plus tard.

La bonne nouvelle, c'est que l'heure n'est plus à la concurrence avec des standards différents (ChaDeMo pour Nissan, charge accélérée 22 kW pour Renault) et que les futurs véhicules vont partager des composants communs, comme les moteurs et évidemment les batteries. Ainsi, Challenges a révélé il y a quelques mois que l'alliance préparait en vue de 2020 une nouvelle plateforme sur laquelle serait élaborée tous les futurs véhicules électriques. Une décision logique, mais qu'il aurait fallu prendre dès le départ. Rappelons que la Leaf et la ZOE sont des modèles dédiés, qu'il n'a pas été possible de rentabiliser à partir d'une même plateforme. C'est ce que font les autres constructeurs en général, qui dérivent leurs versions électriques à partir d'un modèle générique (exemple la e-Golf) et qui ont prévu aussi une plateforme spécifique pour les véhicules électriques.

Certes, Renault et Nissan ont l'expérience du terrain, avec un réseau habitué à vendre ces voitures. Mais, en 2020, les constructeurs vont pouvoir rivaliser à armes égales, avec un outil industriel adapté pour produire moins cher et des batteries à l'autonomie bien meilleure et de performances comparables.

Comme quoi, ce n'est pas toujours un atout de vouloir partir le premier.