Les polémiques récurrentes sur le Diesel font vaciller les constructeurs, et même les Allemands dans leur ensemble. Pour autant, il faudrait être naïf et ne pas bien connaître l'automobile (les deux ne sont pas incompatibles) pour croire que cela va contribuer à enterrer les moteurs thermiques et ouvrir un boulevard pour la voiture électrique. La réalité est un peu plus subtile que le "yakafokon".
Dans un communiqué qui a suivi la fameuse Conférence Nationale sur le Diesel de Berlin, le patron de BMW Haralkd Kruger, disait que l'électromobilité n'était pas la seule solution alternative et qu'il fallait discuter sur des faits scientifiques. La marque allemande, qui a été la première dans le Premium à s'engager dans l'électrique (et qui prétend être celle qui propose le plus de modèles électrifiés dans sa gamme), estime que le futur passe aussi par des moteurs Diesel à la pointe de la technologie*.
Un autre exemple ? Il y a quelques mois, le Président du Directoire de Continental, Elmar Degenhart, disait que "ces véhicules (100 % électriques) sont encore bien trop chers". "Continental considère que, pour l’heure, des primes à l’achat se sont pas une réponse adéquate. Seul un accroissement de l’autonomie et une réduction des coûts d’acquisition permettront une percée sur le marché, ajoutait-il.Or, cette percée n’arrivera pas avant 2023".
Pour 2025, Continental table par conséquent sur une part de marché d’à peine 10 % environ pour les propulsions purement électriques, et de près de 30 % pour les hybrides. « La propreté de l’air et la protection du climat ne seront réalisables qu’avec des technologies à prix abordables », déclare encore le Président du Directoire de Continental, avant d’ajouter : "à défaut d'une large pénétration sur le marché des nouvelles technologies, les limitations en matière d’émissions ne protègent que trop peu le climat".
*Et que BMW considère aussi propres, voire plus propres que l'essence.