Suite à la conférence nationale sur le Diesel, qui a eu lieu la semaine dernière à Berlin, les constructeurs Allemands ont promis de rappeler à leurs frais 5,3 millions de véhicules diesel dans le pays d'ici fin 2018. Ils s'engagent à réduire de 30 % les émissions d'oxyde d'azote (NOx) par une mise à jour logicielle.
4 millions de véhicules concernés sont des modèles du groupe Volkswagen, qui avait déjà anticipé ces rappels avec une première vague de 2,5 millions.
La bonne nouvelle, c'est que le groupe VW va également mettre à disposition de ses clients européens la fameuse mise à jour logicielle. Pour le moment, la Commission Européenne prend bonne note des intentions affichées par l'industrie automobile allemande, en se réservant le droit de vérifier si les logiciels suffiront à redescendre aux seuils légaux.
Le coût pour les constructeurs sera de 500 millions pour ces rappels. Rappelons au passage que Daimler avait déjà annoncé avant son intention de rappeler 3 millions de véhicules en Europe pour des mises à jour.
Un autre volet concerne les aides. VW a aussi prévu des incitations pour que les clients qui roulent dans des modèles d'Euro 1 à Euro 4 du groupe puissent changer de voiture et passer à un Diesel moderne, ou une motorisation alternative. L'offre sera proposée en Allemagne au sein des marques Audi, Porsche, Seat, Skoda et VW. Pour sa part, BMW prévoit une aide de 2000 pour passer d'Euro 4 à un nouveau modèle (Diesel, hybride ou électrique). Idem chez Daimler (bonus à 4 chiffres).
Même si les détails ne sont pas connus, le VDA estime que le coût de ces incitations sera supérieur aux rappels. Ce qui veut donc dire que l'opération Diesel plus propre va déjà coûter au moins un milliard aux constructeurs allemands.
Et ce n'est pas tout. Ils vont par ailleurs abonder à hauteur de 50 % le nouveau fonds pour la mobilité durable, doté d'un budget de 500 millions et que cofinance le gouvernement fédéral.
L'objectif est de redorer le blason de l'industrie automobile allemande, à quelques mois des législatives, et alors que le secteur fait face à des accusations de tricherie et d'entente. Pas sûr que celui suffise à dissuader certaines villes à écarter les véhicules les plus polluants.
Ce sera intéressant de voir comment le Diesel sera mis en avant (ou pas) au salon de Francfort.