mardi 3 mai 2022

La boîte noire pour les nuls

A partir de ce mois-ci, les constructeurs sont tenus d’installer dans leurs nouveaux modèles un enregistreur de données. Cette « boîte noire » stockera des informations pouvant servir à analyser les cas d’accidents. 

Régulièrement, la législation évolue en Europe. Ainsi le règlement 2019/2144, décidé il y a déjà trois ans par le Parlement et le Conseil, prévoit notamment l’introduction d’enregistreurs de données à bord des voitures neuves (mi-2022 pour les nouveaux modèles, 2024 pour toutes les voitures neuves*), mais aussi des utilitaires, des bus et des camions. Ils ont pour nom EDR (Event Data recorder) et vont servir à enregistrer et mémoriser des données telles que la vitesse, la force de freinage, le déploiement des airbags, le statut des systèmes de sécurité) en cas de collision. Ces systèmes pourront aussi prendre en compte le port ou non de la ceinture de sécurité, l’activation des phares ou encore d’un feu clignotant. 

Rien à voir avec la « boîte noire » d’un avion : l’EDR n’enregistre pas les conversations à bord. D’ailleurs, il ne récolte aucune donnée personnelle liée au conducteur et ses passagers, ni même sur la localisation. L’accès ne sera possible que par les forces de l’ordre des pays européens, selon une procédure normalisée. Ni les constructeurs, ni les assureurs ne pourront exploiter ces données. La finalité est de pouvoir trancher un litige et surtout de comprendre quelles sont les causes d’accident. 

Concrètement, le fonctionnement n’est pas sans rappeler celui des fameuses dashcams qui procèdent à un enregistrement continu de séquences vidéo et ne mémorisent que le laps de temps utile en cas de collision. La « boîte noire » va ainsi stocker les 30 dernières secondes avant le choc et 10 secondes après. Le principe de l’EDR est connu. Il est même appliqué depuis 20 ans aux Etats-Unis, où les constructeurs l’appliquent volontairement, et où la NTHSA (l’équivalent de notre Sécurité Routière mais en mieux) utilise ces données pour alimenter des bases de connaissance sur les causes d’accident). 

Avec l’arrivée des futurs véhicule autonomes, l’EDR se justifie encore plus. Le système va permettre de déterminer si les assistances à la conduite ont été activées ou non et comment elles se sont comportées.

*Et pas les voitures d'occasion comme on a pu le lire ici et là