Hier, je me suis rendu à Mulhouse où se tient la deuxième édition du salon BE 4.0. Comme son nom l'indique, cet événement traite de l'industrie du futur avec tous les thèmes qui s'y rapportent (automatisation, internet des objets, intelligence artificielle, cybersécurité…). On y retrouve donc à la fois des entreprises (grands groupes), des start-up, des plateformes technologiques et tout l'écosystème qui va avec (laboratoires, écoles et universités, structures de financement). C'est une vitrine du Grand Est et de ses voisins (Allemagne et Suisse), avec une dynamique portée aussi par Mulhouse Alsace Agglomération.
Si la région a mis en place un plan Industrie du Futur, il se passe aussi des choses dans l'agglo. Ainsi, une Cité du Numérique (KM 0) va ouvrir courant 2019. Le site a pour vocation de réunir un écosystème dédié à l'open innovation et assurant des échanges entre les acteurs du digital et l'industrie. Autre projet phare : un Centre technologique d'Excellence Industrie du Futur, qui doit ouvrir en 2020. Il s'appuiera sur la plateforme industrielle 4iTEC 4.0, portée notamment par PSA et Alstom et à laquelle a participé également le pôle de compétitivité Véhicule du Futur. La plateforme permet de réunir toutes les forces industrielles, technologiques et académiques de recherche afin d’accroître la compétitivité des process de production.
Ces initiatives s'inscrivent dans une démarche globale, qui a pour nom Campus Industrie 4.0. Tout l'écosystème de la recherche offre son expertise pour faciliter le transfert de l'innovation auprès des entreprises du territoire. La structure organise notamment des conférences, afin de sensibiliser les chefs d'entreprises aux enjeux liés à l'industrie du futur.
La formation n'est pas oubliée non plus avec un Learning center qui va ouvrir sur le campus Illberg de l'Université de Mulhouse en 2019 et l'ouverture d'une Maison de l'Industrie en 2020 pour concentrer dans un même lieu toutes les compétences (formation initiale et continue, retour à l'emploi).
A ce salon de Mulhouse, il a été question évidemment d'automobile. PSA a une usine qui se veut une vitrine de l'usine du futur pour le groupe. Lors de son exposé, Elodie Maurin, en charge de la performance industrielle et de la supply chain, a expliqué que le groupe favorisait la naissance d'écosystèmes locaux atour des usines.
Avec les AGV* (véhicule auto guidés), la maintenance prédictive et des outils permettant de dicter vocalement les compte-rendus d'intervention (au lieu de les écrire à la main), le travail des opérateurs s'en retrouve facilité.
Toutefois, la technologie ne règle pas tout. La digitalisation nécessite également de faire évoluer les actions sur le terrain et les process. Le facteur humain reste primordial, a souligné l'intervenante de PSA lors de sa conférence. Il compte pour 80 % dans le processus de transformation vers une usine excellente.
*Il y en a 2 000 en circulation dans les usines de PSA