Je n'en parle que maintenant, mais lundi j'étais à Trappes sur le circuit Beltoise pour participer à des essais de technologies organisés par l'équipementier ZF. Comme d'habitude, on a pu tester des systèmes de freinage autonome et d'évitement. Mais, ce qui m'a le plis marqué, c'est le tableau que vous voyez ici et qui récapitule les obstacles sur la route de demain.
Sur ce tableau, qui balaie la période de 2018 à 2030 et plus, l'équipementier allemand a fait le point sur les évolutions réglementaires attendues en Europe, aux USA et en Chine. Le calendrier évoque aussi les étapes de la conduite autonome. avec par exemple les robots-taxis attendus à partir de 2024.
Mais, dans l'esprit de ZF, c'est plutôt cette forme de taxi autonome qui est attendue, celle du "people mover" avec e-GO Mobile.
Dans son tableau, la société fait aussi état d'EuroNCAP. Et il est vrai que cet organisme, qui distribue les 5 étoiles aux crash-tests, entraîne les constructeurs dans une espèce de spirale. Il faut de plus en plus d'équipements et de fonctions avancées pour être bien vu. Ainsi, en vue de 2020, il faudra être capable de freiner en virage pour éviter les piétons à basse vitesse. Il y a aussi l'évitement de motos aux carrefours, la voiture devant marquer l'arrêt si elle détecter le deux-roues sur une route en T.
Certes, ZF sait faire techniquement des choses intéressantes. On a pu expérimenter par exemple l'évitement en cas d'urgence. Le volant peut tourner et contourner l'obstacle si la distance de freinage est trop courte.
Mais, tout cela renchérit le prix des voitures. Or, l'industrie automobile est confrontée à un problème plus stratégique : celui du respect des normes de CO2. Et quand on voit l'objectif affiché de - 45 % en prévision de 2030, au lieu de - 30 %, il y a sans doute des priorités qui vont s'inverser. Ce n'est pas très grave si on décale de quelques années l'arrivée des voitures autonomes. En revanche, si les constructeurs ne sont pas dans les clous pour le CO2 en 2021 puis en 2030, les conséquences ne seront pas les mêmes.
Bref, il devient de plus en plus difficile de prévoir quels choix seront faits sur un plan technique, sachant qu'il sera compliqué de tout combiner.
Donc oui, CO2 ou voiture autonomes, il y a des priorités à reconsidérer.