Malgré les efforts tragi-comiques des détracteurs de cette solution, qui sévissent sur la toile et n'ont pas compris qu'elle est complémentaire de la batterie, la filière hydrogène monte en puissance. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment l'Hydrogen Council, né il y a 18 mois à Davos, à l'initiative d'Air Liquide a pris de l'ampleur. La coalition, qui réunit des multinationales du transport et de l'énergie, a vu le nombre de ses membres quadrupler.
Parmi les derniers arrivants, on note la présence d'Airbus et d'EDF, à côté de grands groupes chinois, américains ou japonais. Il ne s'agit plus d'expérimenter, mais bien de déployer. La mobilité au sens large est l'un des secteurs qui va profiter de l'hydrogène.
Dans l'automobile, le conseil a déjà réuni une belle brochette d'industriels avec Audi, BMW, Daimler, General Motors, Honda, Hyundai et bien sûr Toyota. Autant de constructeurs qui font déjà ou vont lancer des modèles avec pile à combustible. On retrouve aussi dans la liste des chinois comme Great Wall. Il ne faut pas oublier non plus des équipementiers comme Faurecia, Plastic Omnium et plus récemment Bosch, ou encore Johnson Mattey. Michelin n'y est pas encore, mais cela ne saurait tarder.
Le secteur du poids-lourd est aussi très intéressé par l'hydrogène, comme en témoigne l'arrivée de Cummins, et de chinois comme Weichai et Re-Fire Technology.
Incontestablement, il se passe quelque chose dans l'hydrogène. Cette forme d'énergie fait sens pour des véhicules lourds comme les utilitaires, les camions et les bus. Elle pourrait aussi concerner des véhicules comme des SUV pour des flottes de taxi et de VTC.
Le fait est que les constructeurs français s'y intéressent de très près. L'un d'eux a déjà annoncé son intention de se lancer dans l'utilitaire avec une petite flotte. S'il venait demain à rejoindre l'Hydrogen Council, ce serait sans doute un événement. Et l'autre, qui ne jurait que par la batterie il n'y a pas si longtemps, change peu à peu de discours.
On remarquera également que des coopérations ont été nouées pour réduire les frais, comme entre Toyota et BMW, GM et Honda, ou plus récemment entre Audi et Hyundai.
L'intérêt du conseil est aussi de réunir ceux qui feront les stations de demain. A côté d'Air Liquide, on retrouve Shell, Total, des acteurs de l'hydrogène comme Linde et d'autres énergéticiens comme ENGIE.
Une petite dernière pour la route : à l'initiative de la présidence autrichienne de l'Union Européenne, une réunion informelle des ministres de l'Energie est prévue à Linz, les 17 et 18 septembre. Les pays membres vont adopter une déclaration en faveur de l'hydrogène pour accélérer la transition énergétique. Une déclaration similaire devrait avoir lieu un mois plus tard à un niveau plus global.