mercredi 26 septembre 2018

Hydrogène : une alternative qui s'affirme de plus en plus

Toulouse accueille à partir d'aujourd'hui et jusqu'à demain les journées hydrogène dans les territoires. Cet événement coïncide avec les 20 ans de l'AFHYPAC, l'association française de l'hydrogène et de la pile à combustible. je suis bien placé pour en parler, puisque c'est moi qui anime les conférences et que je réalise par ailleurs la newsletter mensuelle de la dite association. Néanmoins, il y a objectivement un contexte porteur pour l'hydrogène qui a dépassé le stade de l'expérimentation pour celui du déploiement.



Il y a aujourd'hui une réelle envie des régions de développer la mobilité hydrogène. Hier, la Normandie a par exemple annoncé son intention de consacrer 15 millions sur 5 ans pour développer la filière. Cet effort se concrétisera notamment par 15 stations de remplissage d'ici la mi-2019. Ce plan, qui capitalise sur les efforts du département de la Manche, fait écho à celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Zero Emission Valley).

Un peu partout en France, on voit des collectivités (communauté d'agglo, département, région…) pousser en faveur d'écosystèmes qui associent la production propre d'hydrogène (à partir d'énergies renouvelables et avec des électrolyseurs) et la distribution de carburant pour des flottes captives. La nouveauté vient du fait qu'il y a une réflexion en amont pour mutualiser les usages et faire en sorte que les stations puissent servir à plusieurs types de véhicules (utilitaires, bus, vélos….).

L'autre nouveauté est que la mobilité lourde (camions, bateaux, trains) est aussi prise en compte. C'est un cercle vertueux qui se met en place avec des acteurs qui fonctionnent en réseau  Bien sûr, cela déplaît aux détracteurs de l'hydrogène, qui ne comprennent pourquoi pas des collectivités (dernier exemple en date, l'île d'Yeu en Vendée) se lancent dans l'aventure. Mais, ces territoires voient grand. Ils pensent en termes d'énergie positive et voient en l'hydrogène une opportunité pour agir pour le climat tout en valorisant un tissu local de chercheurs et d'industriels.

C'est quand même moins couillon que d'acheter des cellules de batteries qui viennent de Chine. Et ce n'est pas un hasard si de grands noms de l'automobile (Plastic Omniun, Faurecia, Bosch, et même Valeo parait-il) se lancent sur le marché.