Dernièrement, c'est plutôt pour le départ brutal de son PDG, Christophe Sapet, qu'on a entendu parler de Navya. L'entreprise n'était pas non plus au CES de Las Vegas, début janvier. Mais, elle fait son retour dans l'actualité avec l'inauguration de son nouveau centre de R&D, situé dans le quartier de La Défense près de Paris. Aménagé dans une tour, le Navya Lab accueille plus de 80 ingénieurs et doctorants.
Ce transfert des chercheurs a été l'occasion, pour le fabricant de navettes autonomes et de robots-taxis, de réorganiser le travail autour de plusieurs équipes sur des thématiques complémentaires.
Ainsi, il y a une équipe cartographie chargée de réaliser des cartes à partir de LIDARs (sous forme de nuages de points) pour que le véhicule reconnaisse l'environnement dans lequel il évolue. On trouve également celle en charge des capteurs (veille sur les nouvelles solutions, détection des défaillances, mises à jour), une autre sur le "machine learning" (la navette doit pouvoir identifier autour d'elle, dans un rayon de 100 m et à 3 cm près, ce qui peut entraver son trajet, de la feuille morte au piéton, en analysant la trajectoire, la vitesse et son caractère de dangerosité), une sur la conduite (avec l'analyse des données liées aux trajets pour rejouer l'impact que cela peut avoir sur la vitesse et la trajectoire) et enfin une dernière sur la simulation (autre domaine devenu crucial pour tester les algorithmes dans un environnement virtuel).
Le Navya Lab travaille donc sur l'intelligence artificielle. Un domaine essentiel pour assurer le succès du véhicule autonome et instaurer la confiance.
C'est aussi un moyen pour le fabricant de réaffirmer son intention d'être un acteur qui compte, sur un marché où la concurrence arrive. Précisons au passage que Navya a fait le dépôt de son premier rapport de sécurité auprès du Ministère américain des Transports (United States Department of Transportation – DOT). C'est d'ailleurs la première société commerciale à faire une telle démarche. Aux Etats-Unis, la Société vient de terminer le pilote de longue durée de ses navettes dans le centre-ville de Las Vegas, en partenariat avec Keolis NA et AAA, tandis que d'autres continuent d’être déployées sur les campus de l’université du Michigan Mcity et North Campus.
Par ailleurs, le robot-taxi AUTONOM CAB sera disponible à titre expérimental en France et en Australie dès cette année
2019, une année Navya ?