lundi 3 février 2020

Un boom de l'électrique un peu suspect

Si l'on en croit les chiffres du CCFA, les ventes de véhicules électriques ont représenté 8,2 % des immats en janvier. Un bond spectaculaire, sachant que la moyenne était de 1,9 % sur l'ensemble de l'année 2019. Il y aurait donc d'un coup 4 fois plus de clients, avec 10 952 véhicules vendus ? En fait, de la même manière qu'il y a eu des soldes en décembre pour se débarrasser des modèles à fort taux de CO2 pour échapper au malus 2020, les constructeurs ont retardé les livraisons pour immatriculer leurs VE en janvier. L'explication est ici.


Et on les comprend, ils sont tenus d'ici la fin de l'année de respecter une moyenne de 95 g par km. Et plus on vend d'électriques, mieux c'est. Et c'est aussi pour cette raison que des modèles à forts volumes (VW ID3, DS3 Crossback e-Tense, Peugeot e-208, Opel e-Corsa, Mini électrique) vont arriver cette année.

On notera également qu'il y a eu un boom des hybrides avec 11,4 % des immats sur janvier (dont 2,8 % d'hybrides rechargeables). Du coup, cela fait baisser le Diesel, qui atteint son plus bas niveau (31,7 %) depuis 2012.

Il va falloir maintenant voir dans le temps comment vont évoluer les ventes d'électriques. Il est vrai que l'offre est plus étendue et que le client est mieux informé. Pour autant, et même si les constructeurs ont pris l'engagement de multiplier par 5 les ventes d'ici 2022, la PFA ne manque jamais une occasion de faire savoir que l'infrastructure de charge ne suit pas. On en est à moins de 30 000 bornes alors qu'il en faudrait 100 000 d'ici deux ans.

Les constructeurs ont raison de parler de double peine. Ils investissent lourdement dans des technologies d'électrification (pour des véhicules plus chers et pour lesquels les bonus sont réduits) et risquent de devoir payer des amendes en raison d'une législation très stricte et qui change souvent.