C'est décidément la course à l'échalote. Le gouvernement britannique voudrait interdire la vente de voitures neuves à essence et diesel d’ici à 2032, soit trois ans plus tôt que le calendrier annoncé une semaine auparavant par le Premier ministre Boris Johnson. Et ce, afin d’atteindre son objectif "zéro émission nette" de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. La surenchère à laquelle se livrent certains pays a de quoi inquiéter car il est évident que le timing est beaucoup trop court et qu'on ne tient absolument pas compte du consommateur final et encore moins des réalités comme le véhicule d'occasion et l'effet parc.
Actuellement, on en est pleine campagne électorale et à Paris, on promet tout et n'importe quoi. Là aussi, l'interdiction du Diesel en 2024 et plus tard de l'essence dans la capitale est à mon avis un objectif totalement irréalisable.
Autant on peut accepter des choses de bon sens, comme l'interdiction des gobelets en plastique, l'utilisation de couverts en bambou et autres gestes plus écologiques, autant il faut raison garder dès lors que l'on essaie de faire changer de grosses industries.
Même en France, où la date de 2040 a été inscrite dans la loi LOM pour la fin des moteurs thermiques, il faut comprendre qu'à cette échéance ce n'est pas le moteur lui même qui sera banni, mais plutôt l'utilisation de carburants fossiles. Et à cette échéance, il est en effet possible de produire des carburants synthétiques et d'origine renouvelables.
Par ailleurs, on précipite beaucoup trop les changements. Il faut voir à quel rythme on a imposé le cycle WLTP et les tests sur route RDE pour l'homologation. Je note d'ailleurs que les gouvernements eux-mêmes ont du mal à intégrer tout cela. Chez nous, il y a une double grille pour la fiscalité automobile cette année. Une première.
L'Europe va également trop vite en imposant une réduction de 37,5 % des émissions de CO2. En 2025, un bilan intermédiaire sera fait et on pourra sans doute se rendre compte si les ventes suivent en matière de véhicules hybrides rechargeables et électriques. Mais d'ici là, le risque est que des industriels auront peut-être disparu, en raison des amendes qui pourraient les frapper.
Au final, on risque de nuire gravement à une industrie qui fait vivre des millions de gens, et avec un effet dérisoire sur le climat.