mercredi 29 janvier 2020

Quand le WLTP fait remonter le Diesel....

Je prépare actuellement une table ronde qui porte sur la fiscalité automobile et l'impact du WLTP auprès des flottes. C'est très instructif. Les échanges m'ont appris que le Diesel bashing avait ses limites et que, même si la part du mazout avait reculé en 2019 (elle est passée de 68 à 61 % selon le SesamLLD, le syndicat des loueurs longue durée), cette motorisation retrouvait grâce aux yeux des gestionnaires de parc.


La raison est simple. Avec l'application du cycle WLTP*, les émissions de CO2 vont remonter et ça va être la fête du slip. Les véhicules à moteur essence vont se retrouver pénalisés face au Diesel, qui rejette 20 % de gaz carbonique en moins. Et comme la technologie a fait des progrès (avec par exemple la micro-hybridation 48 volts qui réduit encore le CO2, en plus d'un post-traitement qui a été lui aussi amélioré comme chez VW par exemple), une prise de conscience s'opère.

Cela ne veut pas dire que le Diesel va remonter en flèche. Mais en tout cas, les flottes qui raisonnent en TCO - et qui roulent deux fois plus que les particuliers - vont évidemment revoir leurs choix et le prendre en considération. J'ai même appris que certains constructeurs se demandaient s'il ne fallait pas faire comme Mercedes et proposer un hybride rechargeable Diesel. Et pourquoi ? Parce que les clients qui roulent en plug in ne rechargent pas souvent et qu'ils roulent donc à l'essence, avec une conso qui atteint les 15 L/100 km sur un SUV. Alors que dans le cas d'un plug in Diesel, au moins les émissions de CO2 et la conso restent contenues. Et qu'on se le dise, les derniers modèles passent haut la main les tests d'homoloation et leurs FAP fonctionnent aussi (n'en déplaise aux détracteurs et aux associations qui essaient encore de dézinguer le Diesel).

Bref, ça fait bien dans les dîners en ville de dire que le Diesel est mort et que l'avenir est au tout-électrique. Mais, dans les flottes, le VE est ultra-minoritaire. Et la progression sera lente. 

Donc, en résumé, les cartes pourraient bien être redistribuées. Un acteur majeur de la LDD m'a confié qu'il voyait bien un marché réparti de la façon suivante dans les prochaines années : 25 % Diesel, 25 % essence, 25 % hybride et 25 % électrique.

Il sera intéressant de voir ce qui va se passer chez les particuliers, car ceux qui sont passés à l'essence ont pu constater que les moteurs consomment beaucoup plus que ce qui est annoncé sur les plaquettes de vente.

Encore une fois, toutes mes félicitations aux bras cassés des ministères qui ont voulu stigmatiser le Diesel et qui ont accouché d'une fiscalité le replaçant dans le jeu, alors que dans le même temps ils ont réussi à faire remonter les émissions de CO2. On est vraiment un pays de champions du monde !

*Théoriquement en mars, mais des rumeurs font état d'un report possible en juillet.