Ce jeudi, le fabricant de batteries Saft (propriété de Total) lance le chantier d'une ligne de production pilote à Nersac (Charente), en présence d'Emmanuel Macron qui vient "donner son soutien à la naissance d'une nouvelle filière industrielle". Il s'agit de la première étape du fameux Airbus européen de la batterie. Un projet surtout franco-allemand et qui vise à relocaliser en Europe la production de cellules pour ne pas dépendre des asiatiques.
C'est un pari pas forcément gagné d'avance, d'autant que Saft n'a pas une grande expérience de l'automobile*. Le producteur connaît certes les batteries depuis un siècle, mais équipe surtout les trains, les avions et les rames de métro. Il a aussi envoyé ses batteries dans l'espace
Cette ligne, destinée à de premiers tests d'industrialisation, commencera sa production à partir de mi-2021. Une deuxième étape prévoit la fabrication de batteries à grande échelle à Douvrin (Pas-de-Calais) «à partir de fin 2021» puis à Kaiserslautern (Allemagne) à partir de 2024 avec près de 2 000 emplois sur chacun des deux sites vers la fin de la décennie, selon Bercy.
Le projet est porté par Saft et PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall). Les deux groupes étudient la création d'une coentreprise à 50-50 pour produire des cellules lithium-ion, élément-clé des batteries rechargeables des voitures électriques. En tout, 17 acteurs européens sont impliqués dans cet Airbus de la batterie.
*A part le partenariat avec Johnson Controls à une époque pour équiper des véhicules hybrides.