lundi 8 octobre 2018

J'ai essayé la voiture autonome de Valeo dans Paris

Nous sommes quelques journalistes à avoir pu faire un tour dans le Range Evoque équipé par Valeo et qui roule depuis plusieurs mois dans Paris en mode autonome. Ce véhicule n'est pas exposé au Mondial de l'Auto*, mais quand on connaît bien cet équipementier, ce n'est pas un problème pour l'essayer. Vendredi, j'avais donc rendez-vous dans le 16e arrondissement, rue du Général Niox, près de la porte de Saint-Cloud pour retrouver les ingénieurs.



Aux couleurs de Valeo, ce véhicule est assez facile à repérer. Sa grande particularité est qu'il a été équipé par des capteurs produits en série par le groupe. Ce n'est donc pas une bête de course avec des équipements hors de prix.


Le Range embarque par exemple 8 lidars Scala (celui que l'on retrouve à bord de l'Audi A8), répartis à l'avant et à l'arrière. Il y en a 6 pour détecter les obstacles et 2 pour aider la voiture à se localiser. Le SUV a par ailleurs deux radars et une caméra à l'avant.


Dès que nous avons pu rouler sur les voies sur berges (avec une voie cycliste sur la droite toujours aussi déserte), le conducteur a appuyé sur un bouton rouge pour activer le mode autonome. Et à partir de là, c'est l'électronique qui pilotait. J'ai déjà fait cela des dizaines de fois, mais là on était dans Paris, pas sur une autoroute ou le périphérique parisien.


Comme on le voit sur l'écran, la voiture génère sa propre carte en 3D, en l'absence de cartes HD sur les rues de la capitale. Je peux témoigner que la voiture arrivait très bien à négocier le parcours sinueux des voies sur berges.


L'exercice s'est compliqué pour la voiture quand on est sorti des voies sur berges pour traverser la Seine et emprunter le pont de Bir-Hakeim. Le Range a d'abord marqué l'arrêt au feu rouge (qu'il reconnaît), s'est avancé et a pris un virage à angle droit en mode autonome. Le tout sans aucune difficulté.


On est entré dans le dur ensuite, en arrivant au croisement entre le quai de Grenelle et le boulevard de Grenelle. Comme le montre la photo, prise un vendredi après-midi, le trafic était déjà bien chaotique.


Qu'à cela ne tienne, grâce à un logiciel qui humanise la voiture autonome, celle-ci est arrivée à passer en se frayant un chemin. Et du coup, on a pu passer cette zone de difficultés.


Le Range s'est ensuite engouffré dans le tunnel du Quai André Citroën. Là encore, sans recours au GPS, le véhicule arrive malgré tout à se repérer et tient compte de la carte 3D.


 Il mémorise un parcours déjà établi à l'avance, mais il s'acquitte bien de sa tâche et tient compte évidemment du trafic.

Voir la vidéo.


A l'arrivée, un coup d'oeil dans le coffre. C'est à ce genre de détail que l'on voit que les équipementiers et constructeurs arrivent vraiment à miniaturiser les composants, en vue d'une application en série. Et c'était le message de Valeo : nous sommes prêts à débuter.


Un mot pour terminer sur le Range autonome. C'est ce véhicule qui, jusqu'à une date récente, traversait la nuit la Place de l'Etoile pour engranger de l'expérience. Valeo assure avoir recueilli des informations qui lui seront utiles. L'équipementier continue à explorer le trafic urbain, que ce soit avec ses prototypes et sur les navettes autonomes de Navya.


*Valeo n'a l'autorisation que pour quelques rues de Paris et pas pour le parc des expos.