vendredi 1 juillet 2016

Paris veut devenir un laboratoire pour la lutte contre la pollution de l'air

C'est le grand jour pour Anne Hidalgo, avec l'entrée en vigueur de l'interdiction* de circuler pour les véhicules immatriculés avant 1997, et la mise à disponibilité des fameuses vignettes Crit'Air sur un site spécifique. Je ne vais pas revenir sur le dispositif et ses incohérences**, mais plutôt évoquer ce qui me paraît plus opportun. A savoir : la mesure en temps réel de la pollution et de façon plus précise.

Ainsi, la Ville de Paris et Cisco ont déployé sur la Place de la Nation une cinquantaine de capteurs. Ils vont permettre d’y mesurer finement un grand nombre d’usages liés aux déplacements sur la place (véhicules motorisés, déplacements doux, piétons), ainsi que la qualité de l’air (relevée par l'américain Breezometer) et le niveau de bruit. Relayées par Wi-Fi, les données sont restituées sur deux bornes tactiles installées sur la Place et que les passants peuvent consulter. Dans le cadre de la démarche Open data initiée par la Ville, on peut aussi les consulter sur le site http://opendata.paris.fr/. Ces infos vont servir au réaménagement de la place.

L'équipe d'Anne Hidalgo ne manque pas d'idées pour traquer la pollution. Elle avait déjà procédé à l'expérimentation de capteurs de particules fines, embarqués dans une trentaine d’Autolib' durant la COP21.

L'autre fait majeur est la création du premier Observatoire mondial des villes sur la qualité de l’air, en lien avec l’Organisation mondiale de la Santé. Baptisé GUAPO (Global Urban Air Pollution Observatory), il aura pour mission de partager les connaissances disponibles sur la pollution de l’air et ses effets au cœur des villes, d’identifier, de suivre et de diffuser les solutions innovantes pour lutter contre ce fléau. Cette annonce fait suite au premier sommet mondial « Cities for Air », organisé par La Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris, lundi dernier, au Palais d’Iéna. Il réunissait les représentants de dix villes-monde (Athènes, Bruxelles, Londres, Ljubljana, Montréal, Pékin, Strasbourg, Tokyo, etc) et des experts de l’environnement. Cet évènement a reçu le soutien du C40, le réseau des villes pour le Climat, et de 100 Villes Résilientes.

Par ailleurs, le sommet Cities for air a été l’occasion de rappeler la volonté commune de la Métropole du Grand Paris et de la Ville de Paris de bâtir un plan d’action à l’échelle métropolitaine, qui améliore durablement la qualité de l’air au bénéfice de tous les habitants de ce territoire.

*Les véhicules lourds les plus polluants sont interdits de circulation depuis le 1er juillet 2015. A partir d'aujourd'hui, il en est de même pour les véhicules légers, utilitaires légers et deux-roues motorisés les plus anciens.
**Le Diesel Euro 6 relégué en catégorie 2 et les véhicules au gaz ainsi que les hybrides rechargeables associés à la catégorie véhicule électrique par exemple.