vendredi 22 juillet 2016

Tesla veut devenir un acteur global de la mobilité électrique

Avec la modestie qu'on lui connaît, Elon Musk a présenté la deuxième partie (Part Deux dans le texte, sur son blog) de son plan secret. Une communication qui tombe bien, car la firme californienne est un peu dans l'oeil du cyclone en ce moment, en raison de l'accident mortel qui va obliger le PDG de Tesla à s'expliquer devant le Sénat américain. D'autre part, cette annonce permet de justifier l'acquisition de Solar City* - autre société dont Musk est actionnaire - et son intégration dans un ensemble qui vise à faire un acteur global de l'énergie électrique.

En ce qui concerne les véhicules, avec 10 ans de recul (et pas mal de problèmes et de retards), il est vrai que Tesla a réussi à se faire un nom et à bousculer l'industrie auto avec la Model S. Si l'on met de côté la Model X, qui est plus exotique et n'aura pas d'impact majeur sur les chiffres, tout le monde attend de voir si la marque va tenir ses promesses sur la Model 3. La fameuse voiture électrique abordable de Tesla.

La gamme est aussi appelée à s'étoffer. Elon Musk a annoncé sur son blog l'arrivée d'un SUV compact et d'un pick-up. Tesla va s'attaquer par ailleurs aux machines pour adapter la production et répondre ainsi à la demande. Musk considère désormais les usines comme des produits, qu'il peut améliorer pour produire mieux.

S'agissant du système Autopilot**, tous les modèles seront équipés et seront donc en mesure de proposer la conduite autonome. Elon Musk reconnaît cependant que la mise au point des logiciels et la calibration prendront plus de temps que la pose de capteurs. Pour autant, dès lors que le système est "utilisé correctement", il est plus sûr qu'un conducteur. Le PDG de Tesla réfute l'idée qu'on puisse désactiver l'Autopilot. Il n'entend pas non plus temporiser, par peur d'avoir mauvaise presse. L'engagement qu'il prend est de fiabiliser le système et de le rendre 10 fois plus sûr que le conducteur moyen. D'autre part, Musk estime que l'automatisation de la conduite sera jugée plus crédible quand elle aura atteint les 10 milliards de km en usage réel. La flotte de Tesla équipées de l'Autopilot parcourt 5 millions de km par jour. Cela nécessite donc encore 5 ans de fiabilisation.

Grâce à l'automatisation de la conduite, qui finira par arriver, Tesla pourra proposer à ses clients de louer leur voiture. Comme chez Drivy, mais en mode autonome, ils pourront laisser leur véhicule se rendre tout seul chez quelqu'un qui en a besoin. Tesla entend opérer un tel service, qui permettrait de répondre à une demande de mobilité.

Sinon, Elon Musk entend s'attaquer à d'autres marchés. Il prévoit ainsi de faire un camion électrique. Un semi-remorque qui sera moins cher à l'usage, plus sûr et pus fun. Tesla n'entend pas laisser le terrain à Nikola Motors, une firme américaine qui s'inspire justement du constructeur automobile et développe des premiers prototypes. L'autre projet-phare est un bus électrique. Marchant sur les traces de Bolloré, Musk entend faire des bus qui, au-delà de la seule propulsion électrique, seraient repensés avec une taille plus compacte et dont l'intérieur serait réaménagé. Les arrêts de bus seraient par ailleurs équipés de boutons pour commander le véhicule à la demande.

*Elon Musk entend proposer des panneaux solaires pour le toit, en combinaison avec des batteries Tesla à usage domestique.
**Qui est toujours en mode off, par défaut.