samedi 23 juillet 2016

Démarrage du projet SCOOP en Bretagne

Les premiers tests* de véhicules connectés avec la route ont débuté cette semaine en Bretagne. Ils ont eu lieu du 18 au 22 juillet à Saint-Brieuc, dans les Côtes d'Armor, à l'initiative de la Direction interdépartementale des routes (DIR Ouest), en partenariat avec ITS Bretagne**. Il s'agit du fameux projet SCOOP, dont j'ai déjà parlé sur ce blog. Initié à partir de 2014, il vise à déployer des balises sur 2000 km d'infrastructures, réparties dans 5 zones tests, et qui enverront des informations à bord de 3000 véhicules connectés de nouvelle génération.


Déjà largement connue, puisqu'appliquée à titre expérimental en Allemagne, en Autriche, en Espagne et au Portugal, la communication de type V2X (ou Car2X, avec une communication entre véhicules et avec l'infrastructure) repose sur un standard de Wi-Fi G5. En Bretagne, la gestion des communications est assurée par la start-up Yogoko (qui a choisi d'implanter son siège social à Rennes), alors que les balises en bord de route sont fournies par Neavia (une société qui dispose d'une antenne à Ploufragan, près de Saint-Brieuc).

Le dispositif local a été présenté aux médias le 21 juillet. Voici le reportage qu'y a consacré France 3 Bretagne.

Dans l'ouest, à l’issue des tests de validation, les dispositifs seront déployés à grande échelle d’ici à juin 2017.  Le programme prévoit d'abord l'équipement de la liaison Rennes-Saint-Brieuc, des rocades de Rennes et Saint-Brieuc et de l'axe Rennes-Saint Malo d’ici fin 2016. Puis, ce sera le tour des axes Rennes-Nantes, Nantes-Saint-Nazaire, et du périphérique de Nantes au 1er semestre 2017.

En parallèle, l'infrastructure va aussi être mise en place dans les autres zones test qui sont la région parisienne, Bordeaux, l'est de la France et l'Isère.

Du côté des gestionnaires de réseaux, les balises permettent de récupérer des positions GPS, des vitesses moyennes et des directions. C'est une façon de mesurer le trafic. En retour, les conducteurs bénéficient d'une information plus fine sur la circulation et d'informations en amont comme la présence d'un chantier temporaire. Un véhicule peut aussi signaler à la ronde et en temps réel un bouchon, un accident ou une zone à faible adhérence ayant entraîné le déclenchement de l'ESP. Mené à l'échelle européenne, le projet SCOOP va déboucher sur les systèmes de transports coopératifs.

Pour faire simple, c'est comme Waze, mais avec une information fiable, temps réel et un équipement qui sera d'origine sur les futurs véhicules.

Comme d'habitude, la Sécurité Routière ne dit rien d'un tel projet. Comme si c'était embarrassant de reconnaître que la technologie pouvait sauver des vies, en particulier avec une voiture connectée.

*Dans les années 90, le véritable premier test a eu lieu sur l'autoroute A10, entre Paris et Orléans. Il a eu lieu pendant plusieurs mois avec le concours de Renault et PSA, en partenariat avec Cofiroute (aujourd'hui VINCI Autoroutes). Des balises étaient installées sous les ponts dans le cadre du projet AIDA.
**Pour avoir vécu la création de la structure, on voit qu'il a fallu du temps pour arriver à quelque chose de concret.