vendredi 21 décembre 2018

Navya : déjà la chute ?

C'est la crise au sein du fabricant français de navettes autonomes. Le conseil de surveillance de la firme lyonnaise a démis de ses fonctions, "avec effet immédiat", son président-fondateur, Christophe Sapet. L'éviction du dirigeant a provoqué une grave crise de gouvernance au sein de la société, dont l’actionnaire de référence est le fonds d’investissement Robolution Capital (associé à 360 Capital Partners), monté à l’initiative de l’homme d’affaires (et député LRM du Rhône) Bruno Bonnell. Dans la foulée, 4 membres du conseil de surveillance, dont les représentants de Valeo et de Keolis, ont aussitôt quitté leurs fonctions. C'est un choc au sein de la très petite communauté de la navette autonome.
 Visiblement, Christophe Sapet paie au prix fort les avertissements lancés le 7 décembre dernier. "NAVYA estime que la réalisation de plusieurs projets de flottes de navettes actuellement en cours de discussion, ne pourra se concrétiser qu’en 2019", avait averti le PDG. "D’autre part, le cadre réglementaire aux États-Unis est en cours d’évolution, retardant momentanément la délivrance d’autorisation pour les expérimentations de véhicules autonomes tel que ceux de NAVYA sur son territoire. Compte tenu de ces éléments, NAVYA considère que l’objectif annoncé de chiffres d’affaires de 30 M€ pour 2018 ne sera pas atteint. Le chiffre d’affaires de NAVYA devrait se situer entre 17 M€ et 19 M€, en progression de 65 % à 85 % par rapport au niveau atteint en 2017", peut-on lire dans le communiqué.

Il faut dire que la capitalisation boursière de NAVYA est tombée de 185 millions d’euros à un peu plus de 50 millions d’euros.

Le départ du conseil de surveillance de Valeo et de Keolis ne devrait pas remettre en cause les coopérations prévues. L'année 2019 va se traduire d'ailleurs par des expérimentations très prometteuses dans la région de Lyon.

Par contre, cette brutale éviction pourrait échauder les investisseurs. On craint chez des concurrents un mauvais signal qui pourrait faire croire que le marché n'est pas encore mûr. Et à quelques jours du CES de Las Vegas, ce serait dommage.