vendredi 18 décembre 2009

La voiture électrique sort gagnante de Copenhague



Quel que soit le résultat final de la conférence de Copenhague, à l'issue du COP 15, les ONG (organisations non gouvernementales) ont marqué des points et ont avancé leurs pions pour développer la mobilité du futur et notamment le véhicule électrique. Bien entendu, je ne parle pas des associations de militants qui se font refouler à l'entrée ou qui défilent dans les rues, mais de grosses structures para-gouvernementales. La fondation de Bill Clinton (Clinton Climate Initiative) vient par exemple de fédérer 13 des plus grandes villes du monde pour développer une infrastructure de recharge et soutenir la demande pour les véhicules électriques sur la période de 2010 à 2013. Une aubaine pour les constructeurs BYD, Mitsubishi, Nissan et Renault qui sont associés à la démarche.

Le groupe a pour nom C40 Electric Vehicle Network. Il est porté par les villes de Bogota, Buenos Aires, Chicago, Copenhague, Delhi, Hong Kong, Houston, Los Angeles, Mexico City (qui accueillera la prochaine conférence de l'ONU sur le climat en 2010), Toronto, Sao Paulo, Séoul et Sydney, qui font elles mêmes partie du groupe C40 Cities des 40 villes les plus impliquées dans la lutte contre le changement climatique, dont Paris. On peut retrouver le détail de l'annonce à l'adresse suivante : http://www.clintonfoundation.org/news/news-media/press-release-cities-join-forces-on-electric-vehicles



Une autre ONG s'est agitée en coulisses au COP 15 : le Climate Group. Elle existe depuis 2004 et semble très bien introduite auprès de l'ONU et des grands de ce monde, avec des bureaux à Londres, Bruxelles, aux USA, au Canada, en Australie et en Chine. On compte dans les rangs de cette organisation un certain Tony Blair (qui, à l'époque de la fondation en 2004 était encore au pouvoir en Grande-Bretagne), des villes et régions (Londres, New York, Californie, Ile-de-France, Québec, Ontario, Catalogne) et surtout des industriels. La liste est longue comme le bras avec des mastodontes tels que Google, IBM, Dell, Nike, Coca-Cola (et Pepsi aussi !), Virgin, ou encore les banques Barclays et HSBC.



Dans l'automobile, le panel est plus restreint. Néanmoins, on retrouve un pétrolier (BP), le désormais incontournable opérateur Better Place (infrastructure de recharge) et depuis peu l'équipementier Johnson Controls qui produit des batteries au lithium-ion (avec le français Saft) pour les véhicules électriques et hybrides. Le Climate Group entend bien favoriser le développement du véhicule électrique en menant une action sur l'ensemble de l'éco-système. D'ailleurs, le Prince Albert de Monaco est venu parler de voiture électrique à Copenhague, en compagnie de Shai Agassi, le patron de Better Place. Un projet est en cours avec justement Better Place, Johnson Controls et la province de l'Ontario qui a lancé un plan d'1,5 milliards de dollars canadiens (930 millions de $) pour développer les technologies propres, dont les carburants et les véhicules du futur (projet "voiture 2.0" pour un réseau de recharge et des véhicules électriques). On en saura plus dans le courant de l'année 2010...



Certains pourront penser que ce type d'organisation sert plus les intérêts de leurs membres que ceux de la planète. Néanmoins, je recommande la lecture de leur rapport "Smart 2020" qu'on peut consulter sur Internet : http://www.smart2020.org/
On y découvre comment les technologies de l'information et de la communication peuvent aider la société à réduire efficacement les émissions de carbone. L'approche concerne à la fois les bâtiments (surveillance en temps réel de la consommation électrique), les équipements électriques et électroniques (réseau électrique intelligent, PC et mobiles à faible consommation) et l'infrastructure numérique (télétravail, visioconférences). Dans le domaine de la mobilité, le Climate Group recommande d'optimiser la logistique en investissant dans les système de géolocalisation (GPS) et de traçabilité (RFID), de gérer le trafic de façon intelligente et d'utiliser tout ce qui "IT" pour économiser du carburant (éco conduite en tenant compte du trafic et de l'itinéraire) et aider les voyageurs à passer facilement d'un mode de transport à l'autre en l'incitant à prendre moins souvent sa voiture.