mardi 13 février 2018

L'essence fait repartir les émission de CO2 : et ça vous étonne ?

Non mais allô, quoi ! A quoi ça sert que l'on essaie de sauver le monde du réchauffement climatique avec la COP21 et le One Planet Summit, pour voir remonter la courbe des émissions de CO2 ? Sur ce point-là, ce n'est pas la faute des méchants industriels - qu'on qualifie aussi de tricheurs si souvent - mais celle des politiques et des brillants experts qui nous conduisent dans le mur avec leur Djihad contre le Diesel. Récapitulons : après 23 ans de baisse, les émissions de CO2 imputables aux voitures neuves immatriculées en France sont reparties à la hausse l'an dernier.

La hausse n'est pas dramatique non plus. En 2017, la moyenne était de 111 grammes de dioxyde de carbone émis par kilomètre et par véhicule, contre 110 grammes en 2016, d’après les données compilées par AAA Data. Cela ne fait qu'1 g de plus. Mais, il se passe la même chose qu'en Allemagne, où le recul du Diesel en faveur de l'essence fait remonter la moyenne.

Les bien-pensants qui vilipendent le Diesel ne savaient peut-être pas que ce type de moteur consomme 20 % de moins que l'essence. C'est malheureusement de la science. Le Yakafokon et autres incantations ne marchent pas pour inverser la tendance. Comme le Diesel voit sa part de marché chuter, et ce dans l'Europe entière, ce sont donc tous les pays du continent qui vont voir leurs émissions stagner ou repartir à la hausse.

Et là, ça va entraîner des problèmes pour l'industrie automobile pour respecter les 95 g de CO2 en 2021 (risques d'amendes, investissements colossaux pour électrifier les gammes et véhicules qui vont coûter plus cher). Courageusement, Carlos Tavares a déjà rappelé cette évidence. Lors du dernier salon de Francfort, le patron de Mercedes, qui parlait alors au nom de l'ACEA, plaidait aussi pour le maintien du Diesel, qui reste incontournable pour passer le cap de 2021. Mais aujourd'hui, on ne peut même plus prononcer ce mot de 6 lettres, sans déclencher une fatwa.

Pourtant, on ne peut que constater que le spectre de la remontée du CO2 n'était pas une parole en l'air.

Dans un reportage de France 2, hier au JT de 13 h, il a été dit que la baisse du Diesel avait quand même de bons côtés parce qu'on élimine ainsi les particules. Ah... On semble ignorer dans le service public que les moteurs à essence font aussi des particules. Les récents moteurs à injection directe en émettent même 10 fois plus que des moteurs Diesel modernes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on commence à leur installer des filtres à particules. Le problème est qu'il y a déjà plusieurs millions de moteurs de ce type dans la nature en France. C'est un scandale sanitaire qui n'intéresse pas pour l'instant Cash Investigation, diffusé sur... France 2.

Mais bon, les responsables de ce désastre ont déjà trouvé la réponse. Il faut in-ter-di-re les moteurs thermiques. Na ! Comme ça, tout ce petit monde roulera à l'électrique et on ne sera plus embêté avec le CO2 et la pollution. Bon d'accord, il faudra juste produire assez d'électricité pour alimenter des millions de véhicules et investir quelques milliards dans des bornes pour que les français puissent se recharger facilement et rapidement. Une simple formalité (euh... c'est qui qui paye ?).

Il y a quand même un mais... Cité par Le Figaro, un expert de France Nature Environnement rappelle qu'en considérant tout le cycle de vie, les véhicules électriques sont plus néfastes encore que le Diesel, notamment à cause de leur construction qui met en jeu des matériaux extrêmement polluants. C'est ce que raconte d'ailleurs Guillaume Pitron, dans son livre "La guerre des matériaux rares".

Encore toutes nos félicitations aux brillants stratèges qui se ridiculisent un peu plus chaque jour.