lundi 19 février 2018

Diesel : l'heure du doute pour les industriels français

C'est un sacré coup de tonnerre si l'information se vérifie. Le groupe PSA songerait à arrêter le Diesel selon nos confrères de l’Auto Journal. Ils citent l’un des experts du groupe, Patrice Marez, maître expert pour la chaîne de traction, qui déclare que "si on parle d’un moteur 100 % nouveau, alors oui, le 1,5 L BlueHDI sera le dernier Diesel de PSA". Pour rappel, ce moteur est entré en service l’an dernier. Il devance déjà les normes de 2020 et va donc être utilisé pendant un certain nombre d’années.

Et dans cette même phrase, Patrice Marez précise : "cela ne veut pas dire nous n'allons pas continuer à faire évoluer les moteurs actuels". De toute façon, le Diesel reste une solution pour les gros véhicules, de type SUV, et les utilitaires.

Mais, il est exact que pour la suite, le groupe va surtout mettre l’accent sur l’essence. Il vend déjà plus de moteurs à essence que de Diesel. Et il va surtout proposer des motorisations hybrides rechargeables, combinant le moteur à essence et un moteur électrique. D’une certaine façon, le constructeur français s’apprête à tourner la page du Diesel, tout comme Renault d’ailleurs, qui prévoit aussi de réduire la voilure (- 50 % dans son offre pour le plan 2022).

Cela peut paraître surprenant de la part d'un constructeur dont l'image a été si longtemps liée au Diesel. Et dans ce même dossier, Christian Chapelle, responsable des moteurs chez PSA, défend encore ce type de motorisation. "Nos filtres piègent toutes les particules mesurables", assure-t-il. "Nous sommes capables de mesurer des particules jusqu’à 7 millionièmes de millimètres ! C’est mille fois moins que ce que l’on appelle communément des particules très fines". Et de rappeler que "ces filtres sont prévus pour tenir 240 000 kilomètres". Le problème est que l'industrie est devenue inaudible, depuis que l'OMS a déclaré le Diesel cancérigène (dans une étude qui n'a rien à voir avec les moteurs de voitures) et surtout depuis le Dieselgate.

Et c'est au tour de Plastic Omnium de se préparer en cas de sortie prématurée du Diesel. Rappelons quand même qu'il s'agit d'un champion de la dépollution, dont le savoir-faire en matière de catalyse SCR (la technologie la plus efficace pour un Diesel plus propre) est largement reconnu. Selon un article publié sur le site de BFM Business, l'équipementier français se prépare à des évolutions fortes dans l'automobile. Il anticipe notamment une sortie du Diesel (qui pourrait intervenir en 2021 dans le scénario le plus extrême) et une forte augmentation de l'électrification, avec une phase intermédiaire qui serait l'hybride, pour l'association entre le moteur thermique essence et un moteur électrique. Mais, Plastic Omnium prépare aussi le coup d'après. Il investit dans l'hydrogène, dont le décollage commercial est attendu pour 2030.

Une technologie qui n'intéresse pas pour le moment les constructeurs français.