mercredi 16 juillet 2014

L'aveuglement du gouvernement pour la voiture électrique

La coupe du monde de foot est terminée, mais cela n'empêche pas la France de recevoir des cartons jaunes. Citons notamment celui que le CESE (Conseil économique, social et environnemental) vient de brandir face au gouvernement. Le conseil avait été saisi par le Premier ministre pour se prononcer sur le « projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français ». Il n'a pas été déçu, avec une jolie volée de bois vert concernant son entêtement - pour ne pas dire son aveuglement - à propos de la voiture électrique. Le CESE regrette en effet que le projet de loi mette essentiellement l’accent sur le développement des flottes de véhicules considérés comme « propres », à savoir ceux disposant de motorisations électriques ou hybrides rechargeables.



Que dit précisément le conseil ? Selon lui, la réduction de la consommation des énergies fossiles dans le secteur des transports ne saurait se limiter à promouvoir le tout-électrique. Pour le CESE, une loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique dans le domaine des transports devrait également aborder les aspects suivants : la consolidation de l’effort de recherche-développement et d’innovation pour les véhicules du futur, de la « voiture verte » jusqu’au « véhicule 2.0 », sans oublier les navires du futur maritimes et fluviaux ; le développement des alternatives au transport routier et aérien et de l’inter-modalité pour organiser la complémentarité des transports ; l’accompagnement des changements de comportement.


En cela, l'avis du CESE rejoint le rapport publié par l'OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) sur les « nouvelles mobilités sereines et durables ». Dans ce texte, porté par Denis Baupin et Fabienne Keller, l'une des idées phares consistait à étendre le bons écologique à d’autres énergies alternatives (GPL, GNV, E85), tout aussi pertinentes pour réduire l'empreinte carbone. Autre idée : une étiquette énergie qui prenne en compte la consommation, les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques « du puits à la roue ».


Le problème, c'est que le gouvernement actuel semble avoir été encore plus intoxiqué que sous Sarkozy par les partisans du tout -électrique. De brillants esprits qui semblent ne pas comprendre que le match se joue sans l'équipe de France, dépassée au niveau des batteries et qui va subir prochainement le rouleau compresseur de l'industrie automobile allemande. Arnaud Montebourg et Ségolène Royal - qui veut sans doute promouvoir à  l'échelon national ce qui s'est soldé par un échec en région Poitou-Charentes - sont les porte-drapeaux de cette ligne.


Et ne parlons même pas de la proposition grotesque qui consiste à proposer une prime pour les ménages qui seraient tentés d'abandonner leur vieux véhicule diesel contre un véhicule électrique. Ceux qui ont pondu cette idée ne doivent pas souvent sortir du quartier Saint-Germain.


Ce qui est dommage, c'est qu'une technologie innovante comme l'Hybrid Air de PSA risque de faire les frais de cette vision étriquée, dans la perspective du programme 2 litres aux 100 km . Les pouvoirs publics seront sans doute plus enclins à favoriser l'hybride rechargeable, une technologie sur laquelle nous sommes inexistants, et qui ne favorisera même pas l'industrie made in France.
Où est la logique ?