vendredi 2 mai 2014

Voiture connectée : des volumes oui, mais pour quel modèle économique ?

La voiture connectée est un thème très porteur, sur lequel tout le monde dit ou écrit n'importe quoi. J'ai vu passer récemment le résumé d'une étude de l’IDATE* un institut français basé à Montpellier, qui prévoit en 2018 un marché de 420 millions de véhicules connectés. Soit, une progression de 57 % par an, par rapport aux 45 millions recensés en 2013 (ah bon ?, ça me paraît déjà énorme). A cette même date, les revenus liés à la connectivité devraient atteindre 8 milliards d'euros, toujours selon l'IDATE. Comme les autres études américaines, les chiffres seront vraisemblablement démentis par les faits**. Néanmoins, l'étude avance une hypothèse qui mérite réflexion.


L'institut estime en effet que le système intégré sera la technologie leader sur le marché avec plus de de 222 millions d’unités vendues à l'horizon 2018. Par système intégré, on entend un module intégré à la voiture et avec une carte SIM qui permet de se connecter à des serveurs. C'est par exemple le modèle R-Link de Renault, celui de PSA ou encore de BMW. Par rapport à la réplication à bord de l'affichage des smartphones Apple et Android, qui ne fait que favoriser l'écosystème de ces deux géants, c'est la seule solution pour les constructeurs de monétiser la connectivité.


L'IDATE reconnaît, néanmoins, que la principale interrogation pour 2018 reste la capacité des utilisateurs à payer pour de tels services. Pour les encourager à s’abonner, les opérateurs télécoms et les constructeurs s’appuient déjà sur différents modèles économique dont le plan partagé (share plan). Mais jusqu'à présent, les résultats restent très décevants. La solution serait peut-être de proposer de la 4 G à bord, au lieu de proposer du EDGE. Pas de miracle en vue, car l’adoption va se faire très progressivement pour les cinq prochaines années selon l'IDATE.

 *Ex-Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe, qui est devenu un think tank spécialisé dans l’économie numérique, les médias, l'internet et les télécommunications.
**Si les constructeurs avaient trouvé le moyen de faire payer leurs clients, ça se saurait.