mardi 5 mai 2020

Bosch mise sur la 5G pour une meilleure sécurité

Et si on parlait un peu de 5G ? Si vous ne faîtes pas partie des théoriciens du complot qui croient que le futur réseau de téléphone mobile est là pour activer le coronavirus, avec une puce conçue par Bill Gates, vous pouvez rester. Je vais vous parler du projet de recherche 5G NetMobil, auquel Bosch a participé avec 16 partenaires issus de la recherche, des PME et de l’industrie* durant ces trois dernières années. Les résultats montrent que la 5G ouvre la voie vers une conduite entièrement connectée, plus sûre et plus efficace.


Depuis très longtemps, je parle de l'intérêt stratégique de la voiture connectée. N'en déplaise à la Sécurité Routière, qui ne connaît que les radars et le 80 km/h, la communication peut aider à transmettre des données et alerter ainsi les conducteurs sur des dangers qu'ils ne peuvent pas voir. Aujourd'hui, nos véhicules sont dotés de radars, capteurs ultrasons et autres caméras. Ils ont des yeux et des oreilles. Mais, si ces capteurs détectent la circulation autour des véhicules, ils ne peuvent pas percevoir ce qui se passe au-delà d’un coin de rue, d'un virage ou derrière des obstacles. C'est là qu'intervient la communication directe entre véhicules (V2V), avec l'infrastructure (V2I) ou avec tout ce qui peut communiquer (V2X pour simplifier). 

Dans le cadre du projet 5G NetMobil, mené en Allemagne, les partenaires ont pu ainsi développer un assistant de croisement qui protège les piétons et les cyclistes aux intersections avec une faible visibilité. Grâce à une caméra implantée dans l’infrastructure, il est possible de détecter les piétons et d'avertir les véhicules en quelques millisecondes.

Un autre champ de recherche du projet est le platooning (la circulation en convoi). Les camions pourront ainsi se regrouper dans des pelotons et circuler à une distance très faible les uns des autres (environ 10 m de distance). Les accélérations, freinages, et la direction seront synchronisées par une communication de type V2V. Le "drafting automatisé", ou le fait de se mettre dans l’aspiration d’un autre véhicule, permettra de réduire considérablement la consommation de carburant, tout en augmentant la sécurité sur les autoroutes. A noter que le platooning pourrait aussi concerner... les moissonneuses-batteuses ! Claas est en effet impliqué dans le projet.

Le grand intérêt de la 5g est que ce réseau peut être découpé en tranches. On appelle cela le "slicing". Autrement, un réseau isolé peut-être réservé à la transmission des données relatives aux fonctions critiques, telle que l’avertissement du conducteur en cas de présence de piétons à un carrefour. Le transfert de données pour le streaming vidéo ou la mise à jour de la carte routière est contrôlé dans un autre réseau virtuel séparé et, le cas échéant, suspendu à court terme si l’on dispose seulement d’un faible débit de données.

J'ajoute que le projet a permis aussi de tester la communication hybride qui utilise à chaque fois la connexion la plus stable, autrement dit soit la technologie du réseau cellulaire (4 ou 5G) ou l'alternative basée sur le WiFi (ITSG5), pour ne pas perdre la connexion lors des déplacements du véhicule.

*Dont BMW, Volkswagen, Ericsson, Nokia et Vodafone entre autres.