mercredi 18 novembre 2015

A la veille de la COP21, la vertitude continue

La COP21 est donc maintenue et tant mieux finalement. Je vais en parler un peu aujourd'hui, car notre inimitable ministre de l'Ecologie a pris la parole le 13 novembre pour présenter les mesures qui feront de la France un pays exemplaire. Actualité oblige, ce qu'elle a dit ce jour-là est passé un peu inaperçu. Et pourtant, la lecture du dossier de presse vaut le détour. Pendant la COP21, un appel sera lancé par Ségolène Royal à la société civile et aux Etats du monde pour engager un programme de conception d’un véhicule électrique à coût maîtrisé, accessible à tous. Rien que ça.



Mme Royal a de la suite dans les idées. Son appel pour un VE low cost, lancé en 2008 au Mondial de l'Automobile, a débouché sur le désastre Mia en Poitou-Charentes. Et lors du scandale Volkswagen, elle récidivait encore en appelant les constructeurs automobiles à développer une voiture électrique populaire pour 2020 dont le prix sera entre 5 000 et 8 000 euros. Et pourquoi pas à 1 euro pendant qu'on y est ?
Pour info, la Weez Urban qui est une voiture électrique sans permis est à 9290 euros...


Et à ma connaissance, les chinois ne savent pas non plus faire des véhicules électriques à bas coût. La BYD e6 est proposée à 48 000 €.


Retour en France avec l'infrastructure de charge. L'hexagone, qui compte désormais 10 000 points de charge (dont plus de la moitié sont des bornes de Bolloré), prévoit une aide pour les collectivités. La date limite de dépôt des dossiers pour le dispositif « Déploiement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides » est fixée au 31 décembre. L'objectif est toujours de 7 millions de points de charge en 2030.


Autre levier pour inciter à passer à l'électrique (en dehors des obligations pour l'administration et les collectivités pour le renouvellement des flottes) : les zones à circulation restreinte. Elles ont été instaurées dans le cadre de la loi sur la transition énergétique et un décret sera publié avant fin 2015. Cela nous amène à reparler des pastilles Crit'Air, dont le nombre à diminué, et qui serviront de laisser-passer dans les villes qui décideront de restreindre l'accès aux véhicules anciens. Elles entreront en application en janvier 2016. On remarque que la pastille verte est réservée aux seuls véhicules 100 % électriques* et à hydrogène. Pour les véhicules thermiques les plus vertueux, seuls les modèles à essence Euro 5 et 6 sont rangés dans la catégorie 1. Une anomalie qui s'explique sans doute par le scandale Volkswagen.

Le ministère de l'écologie indique que le cumul pastille verte + pastille bleue représente 6 % du parc automobile. Pour être plus exact, sachant que l'on dénombre en France 60 000 véhicules électriques selon l'Avere sur un parc global de 31,8 millions de voitures (sur 38,4 millions de véhicules au global), la part est de 0,19 % pour le VE.
Tout ça pour ça ?


*Une mesure de discrimination pour les hybrides rechargeables, que les français ne fabriquent pas ?