mercredi 24 mars 2010

McLaren veut proposer des Formule 1 pour la route


McLaren, tout le monde connaît. Le nom est étroitement lié à la F1 et l'écurie est encore là, même si Mercedes s'est retiré pour monter son propre team, sur les restes de Brawn GP. Mais McLaren, c'est aussi de la haute couture automobile avec la McLaren F1 (107 exemplaires), la SLR McLaren (2100 exemplaires) et la MP4-12C, la prochaine Super Car attendue pour 2011. En ces temps de crise et de conscience verte, la sortie d'un tel engin (plus de 600 ch, 300 g de CO2 par km) paraît anachronique. Mais, il y a une clientèle pour cela (on n'a jamais autant compté sur terre de milliardaires) et l'excellence de McLaren dans le sport auto lui permet de faire des autos très efficaces dont le rapport énergie-puissance, rapporté au cheval-vapeur, est supérieur comparé à un modèle diesel ou hybride par exemple.



McLaren veut adapter à la production "en série" les recettes de la Formule 1, à savoir un aérodynamisme très poussé, des techniques évoluées de simulation (logiciels de CAO, expertise de la mécanique des fluides, soufflerie) et une expertise pointue dans l'électronique. Ce savoir-faire, conjugué à une passion restée intacte pour la performance, peut faire de McLaren une alternative dans le domaine de la GT d'exception, face à Ferrari, Lamborghini, Porsche et Mercedes AMG.


La supériorité de McLaren s'exerce notamment au niveau du châssis et de la transmission. Il devient possible d'adapter à la voiture de route des technologies que l'écurie avait dû abandonner en F1, sous la pression du pouvoir sportif. On pense en particulier à un système de freinage intelligent en virage ("brake steer") qui ralentit la roue arrière à l'intérieur de la courbe pour ressortir plus vite et sans glisser, ou encore le passage instantané des vitesses (fonction "Pre-Cog" qui préselectionne le rapport) sur la boîte à 7 vitesses à gestion électronique et pilotée depuis le volant. Par ailleurs, McLaren développe lui même les boîtiers électroniques qui contrôlent le châssis et le moteur. L'entreprise est partenaire technique de Microsoft.


L'Air Brake est aussi une innovation de la F1 (et déjà vue sur la SLR). C'est un appendice qui se déploie lors des freinages appuyés au dessus de 95 km/h et qui s'oriente à 57 degrés pour aider la voiture à ralentir.

Comme dans une F1, il y a de la fibre de carbone et des matériaux composites. Le choix d'une cellule en fibre de carbone permet, outre le gain de poids, de disposer le conducteur et son passager au centre de la voiture et de rendre la conduite plus facile à haute vitesse. La coque protège par ailleurs aussi bien les occupants que celle d'une monoplace.


A bord, la MP4-12C respire aussi la technologie. Les commandes sont centrées autour du pilote qui peut du bout des doigts choisir parmi les modes H (Handling) et P (Powertrain) les réglages qui lui conviennent pour  piloter à sa guise cette Super Car, avec en prime la fonction "Launch Control" pour partir comme une fusée au feu vert. Il est à noter que l'innovation provient également d'un écran tactile orienté en mode portrait (comme les téléphones mobiles, de façon intuitive) et non en mode paysage. L'auto intègre toutes les technologies du moment (GPS à reconnaissance vocale, MP3, Bluetooth et même Wi Fi), mais pas le lecteur CD qui est jugé obsolète et trop lourd.


McLaren veut par ailleurs se distinguer sur le plan du service et de l'après-vente avec des revendeurs exclusifs, apportant un soin particulier au client et des techniciens formés selon les règles de la F1. Un système de télé-diagnostic permettra de détecter instantanément le moindre problème. On verra plus généralement rouler les MP4-12C (et les produits qui suivront, car une véritable gamme va suivre) à Monaco, Londres et Los Angeles qu'à Bezons par exemple, mais quand on y réfléchit, le prix de vente (de 125 à 175 000 £) n'est finalement pas si élevé pour rouler en F1...

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