vendredi 29 janvier 2010

Le match Windows-Android pour la voiture communicante




Qui l'eût cru ? Le futur de la voiture communicante risque de se jouer entre Microsoft et Google. Entre Windows et Android. Pendant longtemps, la firme de Bill Gates a été considérée comme un épouvantail et certains se souviennent peut être des débuts laborieux d'Auto PC (qui était pourtant en avance sur son époque) sur la Citroën Xsara. C'est en fait Fiat qui a donné sa chance à Microsoft et à Windows dans l'automobile, en intégrant ses solutions pour son offre "Blue & Me", lancée à partir de 2006. Puis, Ford a embrayé et a lancé SYNC aux Etats-Unis. Tous les deux ont produit plus d'un million de voitures communicantes, avec des solutions "Windows inside".




Le principe à la base est de proposer une connectivité Bluetooth (pour la téléphonie mains-libres) et USB, afin de pouvoir brancher un lecteur MP3 ou une clé USB, le tout en association avec de la reconnaissance vocale et des commandes au volant.
Chez Fiat, en Europe, l'offre s'est enrichie avec la navigation (cartographie sur clé USB ou GPS portable relié au véhicule), puis l'éco-conduite (calcul des émissions de CO2, désormais lié au GPS Tom Tom sur la Punto EVO).
Aux Etats-Unis, Ford est allé plus loin avec des applications à télécharger pour la voiture, dans le cadre de son offre SYNC. Il y a notamment l'écoute de radios sur Internet et les news sur Twitter. On a vu plus récemment avec la Kia "UVO" une solution innovante à base de reconnaissance vocale (on peut demander qui-est ce ?, quand une chanson passe) et d'un widget qui permet de récupérer "on line" des infos sur Facebook et Twitter.


Pour sa part, l'équipementier Continental travaille sur la plateforme Windows ainsi que sur Android. Les deux technologies ont été présentées lors du dernier CES à Las Vegas. En se basant sur la technologie Google, Conti permet d'avoir une liaison constante avec l'extérieur ("Always on", le slogan de sa solution Auto Linq), en mariant le mobile avec l'auto. Par exemple, le conducteur peut se servir de son Smartphone pour consulter l'état du véhicule (fermeture des portes, état de la batterie) ou le localiser sur un parking. A la maison, il est possible aussi de consulter des infos sur la voiture à distance, à partir d'un PC relié à Internet. Et, sur la route, la connexion Internet (3G et plus) donne accès à de la navigation enrichie (prix des carburants, trafic, météo) et aux réseaux sociaux. Selon Gartner, le standard Android aura une part de marché de 18 % en 2012 sur les Smartphones vendus dans le monde et adressera une communauté de près de 100 millions d'utilisateurs. On comprend l'intérêt que portent les constructeurs, notamment à travers le consortium GENIVI (dont Continental fait partie), à l'univers "plug & play" de Google.


Google est déjà présent sur les GPS nomades avec la recherche locale. Il arrive aussi sur les GPS embarqués, avec d'une part BMW qui l'utilise déjà, et son arrivée annoncée sur la nouvelle A8 chez Audi, dotée d'une liaison 3G et Wi-Fi. Il y aura à la fois la recherche locale Google et Google Earth.
Mais, Google pourrait aussi semer la zizanie avec sa solution "Google Maps Navigation", adaptée aux mobiles et proposée gratuitement sur les mobiles Android. C'est une solution très efficace, qui utilise toute la puissance du "cloud computing" pour traiter la reconnaissance vocale et aller chercher les infos géolocalisées sur Internet. De plus, elle intègre les images satellite et celles de Google Street View.

Voir la vidéo sur You Tube :



J'ai en tête une citation de Xavier Niel, le fondateur de Free (qui est plutôt visionnaire) : "dans 10 ans, les GPS seront remplacés par Google Maps". Si tel était le cas, c'est tout un éco-système qui s'effondrerait. Certains partenaires des constructeurs, dont Navteq et Tom Tom, seraient les premières victimes de la navigation gratuite.
Alors, Windows ou Android ? Le match ne fait que commencer.