samedi 11 mars 2017

Les nouvelles mobilités sont visibles à Genève

Au salon de Genève, il y a deux façons de décrypter l'édition 2017 : on peut célébrer les supercars et le vroum vroum à sa mémère (Ferrari, McLaren, Pagani...) ou bien relever les évolutions qui montrent à quel point l'industrie automobile est en train de changer. Et justement, ce qui peut sembler aujourd'hui encore très anecdotique (autopartage, mobilité du dernier km) est pourtant mis en avant sur plusieurs stands. De façon plus ou moins réaliste, je l'accorde. Mais, il n'empêche que les constructeurs accordent plus d'importance qu'avant à la mobilité urbaine.



Peugeot a par exemple aménagé un espace électrique avec l'inoxydable Ion, mais aussi le tout nouveau scooter électrique maison (le Genze) et ses vélos à assistance électrique avec technologies Bosch. Cet espace accueille également un vélo pliant électrique et une trottinette. Ces derniers accessoires peuvent être logés et même chargés en roulant à bord des 3008 et 5008.


Et ce n'est pas une lubie. Hyundai a prévu la même chose sur le concept FE Fuel Cell, qui préfigure le SUV à hydrogène prévu pour 2018. Le véhicule peut aussi accueillir une trottinette électrique à l'arrière.


Cette idée se retrouve chez Honda, qui expose un concept électrique et autonome qui avait été révélé en début d'année au CES de Las Vegas. Il s'agit du NeuV (on prononce New V à l'anglaise), dont l'acronyme signifie New Electric Urban Vehicle. Cet engin est doté, à l’arrière, d’un espace de chargement qui abrite une trottinette électrique Kick’n Go (un clin d'oeil à une trottinette du même nom vendue dans les années 70, et dont voici une vidéo). La nouvelle version dispose d'une batterie amovible au lieu d'un mécanisme à chaîne et elle peut donc être rechargée via un branchement placé dans l’espace de stockage du NeuV.

Restons un peu sur ce véhicule, car il peut servir pour de l'autopartage automatisé lorsque le propriétaire ne l'utilise pas. Le NeuV peut alors venir chercher les clients et les déposer. Honda propose par ailleurs de revendre l'énergie au réseau électrique en périodes de pointe, lorsque le véhicule n'est pas utilisé. Une autre façon pour le conducteur de rentrer dans ses frais.


Sinon, le NeuV est aussi un véhicule intelligent, avec un assistant virtuel surnommé HANA (Honda Automated Network Assistant), qui détecte les émotions associées aux décisions du conducteur. Ce système peut ensuite appliquer ce qu'il a appris pour faire de nouveaux choix et recommandations.


Pour sa part, Toyota vise avec le i-Tril une autre cible : celles des banlieusards qui appartiennent à la catégorie SMESTO (Small to Medium Sized TOwn) et même plus précisément la femme active de 30 à 50 ans, célibataire avec deux enfants qui circule beaucoup pour déposer sa progéniture à l’école, faire les courses, aller au restaurant et sortir. Pour ces trajets courts et parfois difficiles, ils ont besoin de véhicules urbains petits et maniables.


Comme de précédents concepts de Toyota, il penche dans les virages. La différence, c'est qu'il n'y a plus de pédales et pas plus de tableau de bord. L'engin se pilote par une liaison by wire, en conduite manuelle ou autonome. On peut aussi dialoguer en mode vocal avec l'intelligence artificielle de bord pour commander tout ce qui a trait au multimédia.


Volkswagen se lâche aussi avec le concept SEDRIC (Self-Driving Car). Une solution de mobilité élaborée par les équipes du Lab de Potsdam et de la R&D à Wolfsburg. Ce véhicule au look très futuriste conduira tout seul les enfants à l'école, prendra ensuite les parents pour les déposer au bureau et pourra aller chercher les courses précommandées sur Internet au Drive. Le SEDRIC sera actionné à distance via un smartphone et avec un simple bouton à bord.

Plus d'infos, ici.


Tout cela vous paraît futile, un peu trop lointain ? Peut-être... Le fait est que Renault annonce l'arrivée de la solution R-Access, liée à son système de bord R-LINK. Elle permet de faciliter l'autopartage sans avoir à installer un boitier sous le capot de ses modèles.

Le monde change, mais il ne faut pas le dire trop fort à ceux qui n'ont retenu que la présence de la dernière Pagani à Genève.