lundi 7 juin 2010

Renault se rêve en architecte de la mobilité

20623_HD__8CC2772A
Renault n'est plus un "créateur d'automobiles", mais un "architecte de la mobilité". Après une phase marquée par le design (plus ou moins réussi), le nouveau credo de la marque est la mobilité durable pour tous. Une stratégie qui s'accompagne du slogan "changeons l'automobile" ("Drive the change" en anglais). Dans le cadre d'un récent atelier environnement, le constructeur a fait le point sur son programme de voitures électriques, ainsi que sur les moyens mis en oeuvre pour réduire les émissions de CO2. Car, pour ceux qui n'auraient pas compris, Renault continue à faire des voitures thermiques et continuera longtemps à en faire, malgré une "hyper communication" qui sème le trouble.


Réduction de la consommation

A travers le programme eco2, Renault s'est lancé dans une approche globale qui consiste à produire avec moins d'énergie et à mieux recycler les déchets en fin de vie. Ainsi, dès 2008, la Mégane était compatible avec le souhait de Bruxelles de faire des voitures recyclables à 85 % (mais d'autres y arrivent aussi), grâce à son éco-conception. Elle contient 23 kg de matières recyclées. L'objectif est aussi de réduire le poids avec des matériaux plus légers, en jouant sur la structure de caisse, en intégrant les fonctions (deux en un) et en réduisant la masse unitaire de chaque composant. Le gain de poids attendu est de 100 à 200 kg sur les prochaines générations. Pour réduire à la fois les émissions et la conso, le travail porte sur l'aérodynamisme, la baisse de la résistance au roulement (grâce aux pneus) et des solutions moteur. La baisse de cylindrée (downsizing*) sur les VP et les utilitaires - essence comme diesel, une cartographie et des rapports de boîte qui privilégient la baisse de conso, la recirculation des gaz et une meilleure gestion thermique sont autant de facteurs de progrès.
*1,5 et 1,6 L dCi pour le diesel, Tce 100 et 130 ch en essence.
Renault va aussi, avec du retard sur la concurrence, mettre en place le Stop/Start et la boîte à double embrayage.

Voir la vidéo sur le double embrayage :



C'est en revanche le premier constructeur à développer une formation à l'éco conduite avec l'aide de "Key Driving Competences". Le programme Drive eco2 sera proposé sur simulateur et sur route (auto et même PL) dans toute l'Europe.

Voir le diaporama Renault et le CO2 :



22490_HD__80290DE0

En ce qui concerne le véhicule électrique, Renault prévoit une introduction de modèles à partir de 2011. Ce ne sera d'ailleurs pas avant l'été. La marque a aussi fait un point sur les pré-réservations, ouvertes depuis le 15 avril dernier, sur le site renault-ze.com. On en dénombre à ce jour 2500, dont 80% pour Fluence Z.E. et 20% pour Kangoo Express Z.E., essentiellement de la part de clients particuliers (87%). Sans vouloir être "insultant", ce n'est pas un volume exceptionnel au niveau européen. Peugeot a autant de réservations sur la seule Ion et Nissan revendique 19 000 clients pour la Leaf au Japon et aux USA !

Batterie VE Renault Flins

Petite précisions techniques sur les batteries lithium-ion : la batterie se compose de 48 modules de puissance, disposés en deux rangées côte à côte. Chacun de ces modules, de la taille d’un PC portable, comprend 4 cellules élémentaires. C’est à l’intérieur de ces cellules qu’ont lieu les réactions électrochimiques permettant de produire du courant ou de stocker de l’énergie. Les 4 cellules de chacun de ces modules délivrent 8,4V, soit 400V pour la totalité des 48 modules composant la batterie. Ces batteries lithium-ion compactes et innovantes sont fabriquées par la société AESC (Automotive Energy Supply Corporation), une co-entreprise Nissan – NEC. Elles n'ont pas d’effet mémoire de charge, ne nécessitent aucun entretien et conservent entre 80 % et 100% de leur capacité sur une durée de six ans en moyenne.

Voir le diaporama Kangoo ZE :



Voir le diaporama Fluence ZE :



Alors, bilan ? Renault reste sur la ligne d'une gamme électrique et affiche avec Nissan une soixantaine de partenariats dans le monde. Le pari de l'électrique repose sur des subventions et sur un accompagnement des gouvernements et collectivités pour mettre en place une infrastructure de recharge. Mis à part le cas atypique d'Israël où une centaine de stations d'échange de batteries de Better Place seront déployées dès 2011, il reste à voir comment cette stratégie va se concrétiser. Etre un architecte de la mobilité ne suffit pas à faire avancer la planète automobile.