jeudi 24 juin 2010
La route intelligente en question : utopie ou réalité ?
A l'initiative d'Europ Assistance, d'Icare et de l'Equité (groupe Générali), le monde de l'assurance organise aujourd'hui à Paris un colloque sur le thème de la route intelligente, avec ce sous-titre : utopie ou réalité ? Je suis bien placé pour vous en parler car j'anime ce rendez-vous, qui se tient dans le cadre de la Bibliothèque Nationale de France. Il est intéressant de voir que les assureurs et les assisteurs s'intéressent à ce sujet. D'ailleurs, un blog assure le prolongement des tables rondes de ce jour : http://la-route-intelligente.com/. On peut y retrouver le programme du colloque, ainsi que des articles et des vidéos. La route intelligente intègre les innovations liées au véhicule et à la route elle-même, sachant qu'on assiste à une convergence entre la sécurité et la protection de l'environnement. Sur le plan de la sécurité, la généralisation des aides à la conduite dans les véhicules (ESP, régulateur de vitesse intelligent, suivi de ligne, anti angle-mort), l'information en temps réel (trafic, météo) et le futur dialogue entre l'infrastructure et le véhicule devrait se traduire en principe par moins d'accident.
Voici par exemple la stratégie de Volvo qui vise l'objectif zéro accident :
L'autre grand sujet d'actualité est le déploiement de l'appel d'urgence chez les constructeurs. PSA, Volvo et BMW proposent dans plusieurs pays d'Europe un bouton SOS qui permet de contacter les secours en cas d'accident ou de panne. Le système se déclenche automatiquement en cas d'activation de l'airbag et localise le véhicule, par GPS et les réseaux téléphoniques. La Commission Européenne aimerait rendre un tel dispositif obligatoire en Europe en 2014 au plus tard. La carte SIM intégrée composerait alors le 112, le numéro d'appel d'urgence unique. Voici, en attendant, comment fonctionne le système "Connect SOS" chez Peugeot.
Voir la vidéo Peugeot :
La route peut devenir également intelligente. Elle l'est déjà en partie, grâce aux capteurs qui permettent de renseigner les gestionnaires de voies rapides sur le trafic et les accidents. A terme, elle pourra sans doute envoyer des informations en temps réel, avec des donnés qui seront reçues directement à bord du véhicule. Les sociétés d'autoroute collaborent avec les constructeurs à ce propos. Mais, la route intelligente est en fait difficile à mettre en place. Ce n'est pas vraiment une question de technologie, mais plutôt de modèle économique. Qui doit financer de tels investissements.
Voir la vidéo sur la route intelligente :
La route "écologiquement responsable" est un des thèmes qui sera abordé aujourd'hui. Les technologies de l'information (GPS, Smartphones, Internet) permettent de localiser à distance les véhicules et - dans le cas des voitures électriques - d'anticiper sur la recharge des batteries. On peut ainsi assurer de l'auto-partage et une meilleure mobilité. La société VuLOG propose un service de ce type à Antibes et est impliquée dans plusieurs tests en France.
Voir la vidéo VuLOG :
Tout l'enjeu est de préparer l'arrivée de la voiture électrique. L'auto-partage va permettre d'éduquer le marché et de faire tourner les véhicules dans la rue, en attendant que les grands constructeurs et l'infrastructure de recharge soient prêts. Car, il y a beaucoup points à régler. Les assureurs et les acteurs de l'assistance s'interrogent d'ailleurs sur les services qu'ils vont pouvoir apporter aux automobilistes, afin de garantir leur mobilité.
Voir la vidéo de Renault sur les modes de recharge de la voiture électrique :
Au final donc, beaucoup de questions et pour le moment peu de réponses. La route intelligente n'est plus une utopie, mais n'est clairement pas encore une réalité. Et tout le mérite du monde de l'assurance, que l'on considère en général comme frileux et prudent, est au moins de poser les termes du débat.
Libellés :
auto-partage,
Connect SOS,
Europ Assistance,
Icare,
L'Equité,
Peugeot,
Renault,
route intelligente,
voiture électrique,
Volvo,
VuLog,
zéro accident