jeudi 4 juillet 2019

La LOM au centre des RIVE 2019

Je me trouve actuellement à Alès, dans le Gard, où se déroulent pendant deux jours les RIVE (Rencontres Internationales des Véhicules Ecologiques). C'est un événement pendant lequel j'anime les tables rondes, dont la plupart vont porter sur la LOM (Loi d'Orientation sur les Mobilités). Et ce sera l'occasion de balayer un certain nombre de thèmes, de la fin programmée en 2040 des moteurs thermiques jusqu'aux services de mobilité partagée.


La transition énergétique est "en marche". Mais, peut-être que cela va un peu trop vite. Le fait est que la mise en place de ZFE (Zones à Faibles Emissions), désormais facilitée par la loi, risque de crisper une partie de la population. Une bonne partie de la région parisienne est désormais concernée et potentiellement 15 agglos en France peuvent l'appliquer. Après, tout est une question de curseur. Les véhicules Euro 6 n'ont pas de souci pour circuler, tout comme les véhicules électriques* (dont l'hydrogène) et le GPL.

Toyota aura l'occasion de dire qu'il aurait souhaité voir les hybrides avoir plus de reconnaissance. Quant à l'éthanol, il ne donne pas non de droit particulier. Toutefois, ce carburant peut être encore vertueux quand il est combiné à un véhicule hybride, ou un véhicule au gaz naturel.

Concernant l'interdiction de la vente des véhicules à énergie fossile, il faut rappeler que si cette règle est éminemment symbolique, il y aura tout de même une réévaluation tous les 5 ans des technologies par l'OPECST. Pour leur part, les constructeurs rappellent que les moteurs thermiques peuvent brûler autre chose que de l'essence ou du Diesel, des carburants synthétiques par exemple. Quant au gaz, qui tombe sous le coup de l'interdiction aussi, il peut s'agir de BioGNV.

Globalement, les acteurs qui sont réunis aux RIVE considèrent que la LOM est une bonne loi. Ils ont d'ailleurs pour la plupart participé activement aux débats qui l'ont précédée. Le GART estime notamment que la législation permet désormais d'étendre le transport public à tout le territoire, alors que les trois quart en étaient privés. Explication : les collectivités ont désormais la possibilité de mettre en place des services d'autopartgae (en free floating, sans sations), de covoiturage et pourquoi pas de location de trottinettes électriques. Elles pourraient même expérimenter des navettes autonomes pour pallier l'absence de bus ou de tout autre transport alternatif.

Toutefois, tout le monde reste lucide. Ce n'est qu'une loi d'orientation. Il faut maintenant que les moyens suivent.

*Petite surprise du chef, j'ai appris qu'une association du retrofit électrique (association AIRE) a obtenu du gouvernement une dispense. Les acteurs qui convertiraient des véhicules thermiques en VE n'auraient pas à demander une autorisation aux constructeurs. Une fois converti en électrique, un véhicule ancien pourrait circuler même lors des pics de pollution.