lundi 8 juillet 2019

Transpolis, la ville-laboratoire de demain

L'autre jour, je vous parlais du centre Teqmo de l'UTAC-CERAM. La France ne manque pas d'infrastructures pour les tests de véhicules autonomes, puisque le site de Transpolis a été inauguré la semaine dernière. A une cinquantaine de kilomètres de Lyon, dans l'Ain, les 80 hectares de l’ancienne base militaire de Saint-Maurice-de-Rémens ont été transformés en un gigantesque laboratoire expérimental des innovations en matière de mobilité urbaine. Cet espace reproduit 30 hectares de ville factice avec ses bâtiments, ses ronds-points, ses feux tricolores, ses parkings et 12 kilomètres de rue. Il compte aussi 1,7 km d’autoroute à six voies et 6 km de routes de campagne mis à disposition des industriels de la mobilité et des chercheurs.

"Cette ville laboratoire révolutionnaire à l’échelle 1 est conçue pour tester les solutions de mobilités urbaines de tous les acteurs impliqués, concepteurs de véhicules, d’infrastructures, de réseaux d’énergie, de télécoms, usagers, collectivités, opérateurs, aménageurs », a déclaré Stéphane Barbier*, directeur général du site, à l’occasion de son inauguration. « Mais il permet aussi de la modélisation et de la simulation numérique, des essais de véhicules autonomes et d’équipement de routes, ainsi que des tests d’acceptation par les citoyens de ces innovations", a-t-il ajouté.

Equivalente à la Mcity de Dearborn, près de Detroit, cette ville fantôme est également équipée de 320 km de fibre optique, de 150 ordinateurs, de centaines de capteurs et d’un réseau en 5G permettant des tests en condition réelles. C’est ainsi qu’est expérimentée actuellement par Ericsson la vidéo-protection en temps réel dans les navettes autonomes Navya. Les tests concernent également un radar à bruit permettant d’identifier dans le trafic les véhicules trop bruyants, des camions de chantiers urbains propres et silencieux, ou encore la faculté de réaction des véhicules autonomes face aux écarts de véhicules classiques, de piétons ou de cyclistes.

Parmi les partenaires, Colas essaye de son côté un revêtement de route équipé de LED nommé Flowell. Intégré dans la chaussée, il résiste à la fois aux dilatations thermiques et à la charge des véhicules.

Lancé en 2008 par le pôle de compétitivité CARA, le projet Transpolis, d’un coût de près de 18,4 M€, réunit une dizaine d’actionnaires, privés et publics, dont Renault Trucks, le Syndicat des équipementiers de la route, le groupe Colas, l’Institut français des sciences et technologies des transports, et la Région pour 5,9 M€.

*Je l'ai invité à venir présenter Transpolis dans le cadre de la conférence ITS 4 Climate que j'anime à Bordeaux. Il sera là le 18 septembre.

Source : revue de presse du CCFA