vendredi 9 novembre 2012

Hy Kangoo : l'hydrogène au secours de la voiture électrique (seconde partie)

Après la présentation hier des caractéristiques du Hy Kangoo, le fameux prototype sur base de Kangoo ZE avec un range extender qui fait appel à une pile à combustible, je vais vous parler aujourd'hui du marché. Car,   il ne s'agit pas d'un énième projet de recherche. SymbioFCell a conçu ce véhicule pour adresser les flottes et aider les professionnels à passer à la mobilité zéro émission.



Le choix du prolongateur d'autonomie à l'hydrogène est loin d'être une lubie. Il se trouve que, quoi qu'en disent les constructeurs, le retour d'expérience montre que l'autonomie des batteries est insuffisante en utilisation professionnelle. On m'a notamment donné l'exemple en Allemagne d'une société qui a dû acheter deux Kangoo ZE, une pour le matin et l'autre pour l'après-midi (pendant que la première est en charge). Avec 300 km réels (été comme hiver), on change de perspective.


Ce que savent les pros, c'est que dans quelques années, et peut être plus tôt qu'on ne le pense, il ne sera plus possible de circuler en centre-ville sans voiture électrique. Et comme les perspectives d'évolution des batteries sont assez lentes, le range extender est une option crédible.


L'idée de SymbioFCell est de développer un kit agréé par Renault. Il pourrait d'ailleurs être monté à la commande par Renault Tech, sur le site de Maubeuge où est produit le Kangoo ZE. La technologie n'est pas exclusive à ce jour et pourrait très bien être montée à bord d'autres véhicules utilitaires électriques, français comme étrangers. Des discussions sont en cours.


Evidemment, on peut se demander comment faire pour trouver de l'hydrogène, dans un pays où il y a zéro station ? A l'usine de Solvay, Renault a fourni une station où on peut transformer du gaz naturel en hydrogène et le compresser à 350 bars. Ce genre de station coûte environ 100 000 euros : une dépense à la portée d'une entreprise de taille moyenne.


Le plein ne prend que 3 mn pour 1,5 kg d'hydrogène. C'est bien plus compétitif que  les 8 h de charge d'une batterie.


Pas convaincu ? Ce n'est pas grave. SymbioFCell a déjà de la demande, en France comme à l'étranger (Allemagne et pays nordiques) pour lancer une première série de 100 à 200 véhicules au second semestre 2013. Et si ce n'est pas eux qui y vont, d'autres le feront. Pour info, pendant que nos constructeurs nationaux regardent avec dédain l'hydrogène, Hyundai fait actuellement de la retape partout en Europe pour placer son SUV à hydrogène dans tous les appels d'offres.
L'hydrogène, c'est parti.