samedi 20 juin 2009
La filière voiture électrique en France
Vendredi 19 juin, Jean-Louis Borloo et Ségolène Royal ont inauguré devant les caméras la première ligne de production en série de batteries lithium-ion pour les véhicules électriques et hybrides. Cela se passait à l'usine SAFT de Nersac, en Charente. Sur fond de Grenelle de l'Environnement et de programme sur les véhicules décarbonés, on serait tenté de croire que tout cela a lieu grâce au gouvernement. Mais, la réalité est un peu différente. En fait, l'usine existe déjà depuis un petit moment dans le cadre d'une alliance entre SAFT et Johnson Controls. Et elle fournit effectivement la Mercedes S400 hybride dont le lancement est prévu ce mois-ci. De ça, il n'en est pas question dans le dossier de presse du ministère de l'écologie. A la place, on lit que les ministres (il y avait aussi Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'écologie) se félicitent du très bon positionnement mondial de la France par rapport au véhicule électrique.
La seule annonce intéressante est celle de l'émergence d'un consortium réunissant Saft, Valeo, Michelin, Leroy Somer, GKN et Leoni : une alliance de six industriels réunissant toutes les compétences requises (batteries, moteurs électriques, gestion électronique, liaisons au sol) pour aider les constructeurs à aller plus vite dans le développement de véhicules électriques. C'est peut être la naissance d'un pôle national, alors que - pour la petite histoire - la région Poitou Charentes que préside Ségolène Royal a perdu pour sa part un pôle de compétitivité sur le véhicule hybride (MTA : Mobilité et Transports Avancés) qui a fusionné avec le pôle Mov'eo en région parisienne.
Au delà de ces subtilités, le seul fait qui compte est de voir que le dossier de la voiture électrique avance. D'ailleurs, 11 projets ont été financés à hauteur de 57 millions par l'Ademe dans le cadre du programme véhicules décarbonés. Ils concernent aussi bien le quadricycle électrique que le véhicule électrique, le véhicule hybride (stop & start de nouvelle génération et hybride rechargeable), l'utilitaire hybride, le bus électrique et hybride, ou encore le camion hybride.
Mais, il y a encore plus spectaculaire. Vous n'avez pas encore entendu parler du projet GERRI (Green Energy Revolution Reunion Island) et pour cause : il ne sera présenté que début juillet à Paris dans le cadre des victoires de l'innovation des administrations en pointe. L'objectif est de faire de l’île de La Réunion le premier territoire au monde intégrant, d’ici 2030, les problématiques environnementales au quotidien : urbanisme, déplacements, production d’énergie, tourisme. Le projet Green Energy Revolution Reunion Island (Gerri) sera opérationnel à partir d’octobre 2009.
Les initiateurs de Gerri veulent multiplier le nombre de chauffe-eau solaires, favoriser les véhicules propres (hybrides, électriques puis à pile à combustible), développer les stations-service multimode (pile à combustible), bannir les 4x4 de l’île, développer les bâtiments labellisés haute qualité environnementale, etc. La Réunion veut aussi inciter au co-voiturage, développer les transports collectifs propres et favoriser le vélo électrique.
Bref, du nouveau : à la fois en métropole et sous les cocotiers.
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