vendredi 7 mai 2021

Mercedes EQA : une électrique qui a du QI

Cette semaine, je suis parti pour Annecy pour essayer l'EQA : un SUV qui est le modèle d’accès à l’univers 100 % électrique de la marque à l’étoile. je connaissais déjà le grand frère, l'EQC, qui était le premier de la gamme à faire son apparition. Autant dire que je n'ai pas été dépaysé. Sauf que là, j'ai pu faire plusieurs centaines de km avec et sur des profils de routes (autoroute, routes de montagne, franchissement de cols) pas forcément en adéquation avec la mobilité électrique. Mais justement, c'était très instructif et ça permet au passage de mesurer à quel point la technologie fait des progrès.

Pour son lancement, Mercedes a prévu pour l'EQA une série édition proposée à 44 900 euros. C’est juste en dessous du seuil des 45 000, ce qui permet de bénéficier du bonus maximal de 7 000 euros (valable jusqu'à fin juin). Et il n'y a que 300 exemplaires. La série en question est dérivé du premier niveau de finition de l'EQA 250. Bien entendu, ce n’est pas une Mercedes au rabais. Ce modèle dérivé du GLA, un SUV urbain, propose tout le savoir-faire du constructeur allemand. 

Comme son nom ne l'indique pas, l'EQA 250 propose sous le capot un moteur électrique de 190 ch. C'est déjà bien suffisant pour dépasser et pour s'amuser un peu au démarrage. Du côté de l’autonomie, l’EQA est donné pour 426 km (selon le cycle WLTP) avec une batterie de 66,5 kWh. La conso moyenne est donnée pour 17,7 kWh, sachant qu'on peut aisément rester sous la barre des 20 et donc dépasser allègrement les 300 km. Et on peut faire mieux si on fait surtout de la ville. Fabriquée par Deutsche Accumotive, la filiale maison, la batterie pèse 480 kg et se distingue par une gestion thermique de pointe (pompe à chaleur, deux circuits de frigorigène).

Le point fort, c’est une capacité étonnante à récupérer de l’énergie au freinage. On peut amplifier cet effort avec des palettes au volant (pour passer de D Auto à D - -) et profiter des descentes pour faire plus de km. C'était vraiment flagrant lors de notre parcours en montagne, entre Annecy et La Clusaz. En descente, je ne consommais pratiquement rien et je récupérais de l'autonomie au fur et à mesure. Sans avoir à se brider (et pour le coup, précisons au passage que l'EQA est limité à 160 km/h), on peut profiter de la puissance et aller jusqu'à oublier qu'on roule en électrique. 

Un autre avantage est d’avoir accès à un prix préférentiel au réseau de bornes à recharge très rapide du réseau Ionity. On en trouve 75 en France, ce qui est équivalent à ce que peut proposer Tesla, avec ses super chargeurs. Et c’est vrai que ça recharge vite.

j'ai pu faire le test sur une aire de l'autoroute 43 avec la carte Recharge Me de Mercedes. Le plein ne prend que 30 mn sur ce type de borne. Pour l'anecdote, il faut... 30 heures sur une simple prise en 220 v. Mais, comme le faisait remarquer le responsable de la com' de Mercedes France, on trouve toujours une solution de recharge et le choix d'Annecy ne relève pas tout à fait du hasard. La région est particulièrement bien dotée en bornes. Autre précision : Mercedes s'engage sur l'électricité verte et compense au besoin si la promesse n'est pas respectée à la pompe.

Sinon, l’EQA fait le plein d’aides à la conduite. j'apprécie beaucoup le régulateur de vitesse qui s'adapte automatiquement à la vitesse en vigueur. J'y ai fait référence dans ma chronique hebdo sur Autonews, qui évoquait l'ISA, le LAVIA européen qui va arriver à partir de 2022). Sur autoroute, c'est vraiment pratique pour ne pas se faire piéger lors des changements de limitation entre le 130, le 110 et même le 90. Et le rappel de tout cela dans l'affichage tête haute est vraiment un plus. Mais, le système le plus bluffant, c'est quand même le GPS à réalité augmentée. La superposition de flèches virtuelles sur l'image vidéo renvoyée par les caméras sont d'une aide précieuse dans les environnements complexes. 

Pour la suite, Mercedes prévoit de proposer un EQA 350 de 292 ch et avec 4 roues motrices. Malgré sa puissance plus élevée, elle apporte une autonomie légèrement supérieure grâce à une récupération d'énergie encore plus aboutie.

Et comme on le voit ici, la road map en matière d'électrification est plutôt ambitieuse. 

Pour finir, j'ai même pu faire un tour en trottinette électrique EQA. Fabriquée par le suisse Micro, elle arbore l'étoile, a de l'éclairage et propose bien sûr de la récupération d'énergie.