jeudi 8 décembre 2016

Faurecia reprend Parrot

L'équipementier français a annoncé cette semaine être en négociations exclusives pour établir un partenariat stratégique avec la branche automobile de Parrot, dont j'ai parlé à maintes reprise sur ce blog. C'est même une entreprise que j'ai bien connu et que j'ai eu le privilège d'accompagner un temps pour des missions ponctuelles. Mais, la voiture connectée n'est plus une priorité pour cette PME.


Il y a quelques semaines, à l'occasion du congrès CESA 4.0 à Versailles, j'avais échangé avec l'un des membres de cette division, fort peiné de constater que le PDG Henri Seydoux n'avait plus d'yeux que pour les drones et ne s'intéressant plus à l'automobile. Et il savait déjà qui allait racheter. Dommage, quand on regarde le parcours de Parrot, qui a popularisé le Bluetooth et qui a su s'imposer chez les constructeurs, bien que le chiffre d'affaires reste assez modeste.

Ainsi donc, Faurecia, qui veut se renforcer dans la voiture connectée va pouvoir compter sur l’expertise technologique de Parrot Automotive. Nul doute que le carnet d'adresses de l'équipementier de rang 1 va ouvrir les portes de plus de constructeurs automobiles (et aider peut-être un peu PSA, qui reste actionnaire de la société).

Mais, l'objectif est bien d'amener Faurecia à progressivement prendre le contrôle de Parrot Automotive. La première étape va se traduire par une participation initiale de 20 % (par le biais d’une augmentation de capital réservée à Faurecia sur base d’une valeur d’entreprise de 100 millions d’euros pour 100 % de Parrot Automotive). De façon concomitante, la filiale de PSA va souscrire à une obligation émise par Parrot SA, convertible en actions Parrot Automotive, qui permettrait à Faurecia de porter sa part dans le capital de cette société à 50,01 % à partir de 2019. D’ici à 2022, Faurecia mettra la main sur l’intégralité des actions de Parrot Automotive.

Seule consolation : le savoir-faire va rester en France. Pour l'anecdote, Valeo a couvé pendant un temps ce qui était encore une start up à l'époque. Et c'est un équipementier de rang 1, également français, qui va utiliser la techno pour se renforcer dans la voiture connectée.