samedi 25 mai 2013

La voiture et la mobilité de demain au Festival de Cannes

J'ai été convié à Cannes par Europcar, qui est l'un des partenaires du Festival. Le loueur organisait en effet des rencontres de la mobilité dans l'un des hôtels de la ville. A ce titre, en tant que spécialiste de la voiture du futur, je suis intervenu dans une conférence hier, en présence du sociologue Bruno Marzloff (Chronos) et d'Hervé Bougon et Aldo Bearzatto (organisateurs du festival ville et cinéma). L'idée était de confronter la vision que donne le cinéma du futur de l'automobile et de la mobilité et de la comparer à ce qui se passe vraiment.



Si je dois avouer ma déception de n'avoir rien vu du Festival de Cannes, j'ai quand même eu droit à un peu de cinéma. Nous avons visionné des extraits de films mythiques (Metropolis, Blade Runner, Le Cinquième Element, Minority Report, i-Robot) avant de discuter de mobilité. Le constat est que le cinéma fait toujours passer la vision d'une société construite autour de l'automobile (même si celle-ci vole dans le futur) et que les studios d'Hollywood font rarement référence aux transports en commun ou à l'autopartage.


J'ai entendu pas mal d'idées à l'occasion de la conférence. Pour faire court, le citoyen peut aujourd'hui organiser sa propre mobilité (grâce au smartphone) et passer d'un mode à l'autre. Il est également entré dans une logique de partage, au point de faire du covoiturage, de l'autopartage et même de contribuer à un système de navigation communautaire comme Waze (convoité par Google et Facebook). A ce propos, voici une image de l'homme mobile que l'on doit à Georges Amar, ancien responsable de la prospective à la RATP et qui s'était exprimé la veille.


Pour ma part, j'ai plus modestement évoqué la conduite automatisée. Ce thème, très largement évoqué au cinéma, est rejoint par la réalité. Ainsi, la nouvelle Mercedes Classe S lancée cet été pourra prendre en charge l'accélération, le freinage et même la direction dans les bouchons. Une prestation que proposera plus tard la BMW Série 5 et qu'on verra chez d'autres aussi très prochainement. L'automatisation basse vitesse s'appliquera également dans les parkings, avec des applications préparées par Audi et Valeo par exemple.


Ce qui ressort également de la conférence, c'est que la voiture du futur est rarement spectaculaire dans les films de science-fiction. Et que la technologie actuelle va si vite que ce que l'on voit dans les films (affichage tête haute, reconnaissance vocale) fait finalement déjà partie de notre quotidien. En fait, ce sont les concept cars des constructeurs qui pourraient demain inspirer les réalisateurs et permettre de faire des films où l'on peut évoquer un autre futur : celui d'une société basée sur l'intelligence et les réseaux sans fil, à la recherche d'une mobilité plus efficace.


Pour moi, la référence reste l'opérateur dans Matrix. Ce super assistant qui peut vous localiser et vous trouver le meilleur moyen de transport sera peut être demain sur votre smartphone. Toutes les briques logicielles sont déjà là ou presque...