jeudi 23 février 2023

Stellantis : déjà un poids-lourd de l’électrique

Dans un article, les Echos évoquent le rouleau-compresseur Stellantis dans l’électrique. Je trouve la formule assez juste. On pourrait l’appliquer aussi à Volkswagen et à d’autres à terme. Ainsi donc, le groupe que les français aiment critiquer, a fait près de 17 milliards d’euros de bénéfices. Et il a augmenté ses ventes de VE de + 41 %.

Le groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler a écoulé 288 000 véhicules l’an dernier. Ce qui fait de lui le numéro 1 des ventes pour les véhicules utilitaires électriques, le numéro 2 des ventes de VE en Europe (derrière VW, mais devant Tesla) et numéro 1 des ventes d’hybrides rechargeables aux Etats-Unis (avec la Jeep Wrangler 4xe). 

Dans l’électrique pur, Stellantis a 23 modèles électriques actuellement sur le marché (9 de plus vont arriver d’ici la fin de l’année dont par exemple le Ram ProMaster : le premier véhicule électrique du groupe aux Etats-Unis). Et ce sera 47 d’ici fin 2024, puis 75 en 2030 avec 5 millions de ventes par an à cet horizon. La double culture se traduit par les succès de la Fiat 500 n°1 des ventes de VE en Italie, et la Peugeot e-208, N°1 en France. Du côté américain, Jeep vient de lancer l’Avenger, son premier SUV 100 % électrique (qui a été élu Voiture européenne de l’année 2023) et a deux autres modèles (Recon et Wagoneer) conçus pour le marché nord-américain et d’autres grands marchés internationaux. Dans le pick-up, La marque Ram a dévoilé au CES de Las Vegas le 1500 REV 100 % électrique, dont la version de série sera disponible au dernier trimestre 2024 pour concurrencer le Cybertruck de Tesla (que les fans de la marque adulent alors que c’est affreusement laid).

Il est de bon ton de critiquer le scepticisme de Carlos Tavares sur le passage au tout-électrique. En attendant, le groupe a constitué un écosystème cohérent avec cinq gigafactories (trois en Europe et deux en Amérique du Nord), avec Automotive Cells Company, Samsung SDI et LG Energy Solution. Il a aussi constitué des accords dans les matières premières : avec Vulcan Energy, Controlled Thermal Resources, Alliance Nickel Limited, Element 25 et Terrafame. Par ailleurs, il produit des moteurs électriques avec Nidec (Leroy-Somer). 

A côté de ces investissements dans l’électrique à batterie, Stellantis mise aussi sur le développement des véhicules à hydrogène. Il a déjà des VUL (Citroën, Peugeot, Opel) et va étendre la gamme dans les pick-ups. Le groupe souhaite par ailleurs prendre une participation au capital de Symbio (une société de Faurecia et Michelin), qui a pour ambition d’être leader mondial de la mobilité hydrogène zéro émission. 

Bref, cela fait peut-être moins rêver que Tesla. Mais, c'est efficace. Carlos T. a négocié le virage électrique au bon moment et a su créer un groupe cohérent et partageant des synergies industrielles, là où un Carlos G. est parti bien trop tôt, avec des modèles inadaptés (ah la Fluence ZE….) et une stratégie dispersée entre Renault et Nissan. Et ce dirigeant à poigne ne craint pas plus Tesla que les Chinois. Le groupe est en tout cas armé pour relever le défi.