mardi 9 juin 2020

L'Allemagne et son plan de relance auto

Tout comme chez nous, un plan de relance a été annoncé par le gouvernement allemand. C'était mercredi et il a suscité des réactions mitigées, la plupart des acteurs du secteur automobile estimant qu’il ne donnerait pas le coup de pouce espéré. Ainsi, la fédération de l’industrie automobile (VDA) a fait part de sa déception, regrettant que le plan ne reprenne que partiellement les propositions de l’industrie, et notamment celle d’une prime à l’achat pour les véhicules à moteurs thermiques, tout comme l'équipementier Bosch. Alors, que contient ce plan ?

L'Allemagne a décidé de doubler la prime à l’achat pour les VE, qui passe de 3 000 à 6 000 euros. Elle s'appliquera pour des véhicules ne dépassant pas un prix de 40 000 euros, sachant que les constructeurs donneront pour leur part une prime supplémentaire de 3 000 euros. Le gouvernement a estimé le coût des incitations à l’achat pour le contribuable à 2,2 milliards d’euros. Réagissant à ce dispositif, l’association des concessionnaires allemands ZDK a déploré que des incitations à l’achat ne concernent que les véhicules électriques. En 2019, les ventes n'ont représenté que 1,8 % des immatriculations de voitures neuves, contre 32 % pour le Diesel, 59,2 % pour l'essence et 6,6 % pour les voitures hybrides.

Le groupe VW a accueilli favorablement les mesures visant à promouvoir la mobilité électrique (prime à l’achat, nouveaux investissements dans la recherche et l’extension du réseau de recharge). Il faut dire que les autorités ont pris une mesure choc. L'Allemagne va en effet imposer à chaque station-service de proposer au moins une borne de recharge électrique. Le pays dispose actuellement de 27 730 bornes de recharge, un peu moins qu'en France.

Le ministre fédéral des Transports, Andreas Scheuer, a estimé que les mesures annoncées par le gouvernement contribueraient à une mobilité plus verte. Il se félicite aussi des investissements pour la transition vers de nouvelles motorisations et des technologies d’avenir telles que l’hydrogène.

Autre mesure-phare : la baisse de la TVA, qui passera de 19 % à 16 % (de 7 % à 5 % pour le taux réduit) pendant six mois, du 1er juillet au 31 décembre. "La baisse temporaire de la TVA est une mesure importante pour stimuler la demande en Allemagne", estime la VDA. Ce qui n'est pas l'avis des concessionnaires, soucieux de réduire leurs stocks.

Et à partir de janvier 2021, les voitures émettant plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre seront assujetties à une taxe progressive qui pénalisera les véhicules à fortes émissions. Faut-il y voir la fin programmée des grosses berlines allemandes ?