jeudi 25 juin 2020

La galère de la recharge en France

Alors que les applications se multiplient pour aider les consommateurs pour passer à la voiture électrique (exemple Kia, avec Go Electric qui fait appel à la réalité augmentée), la recharge reste un vrai problème et Le Monde a publié un article qui constitue à ce sujet un pavé dans la mare. Le quotidien va jusqu'a écrire que cela pourrait finir par constituer un sérieux frein au développement de la mobilité zéro émission, en raison du manque de bornes de charge rapide et de la complexité de l'utilisation au quotidien (pass, copropriété...).

Certes, le patron de Hyundai France relativise le propos, en expliquant que 80 % à 90 % de ses clients se rechargent à la maison ou au bureau. Mais c'est aussi pour cela que le véhicule électrique se limite pour le moment aux flottes d’entreprise et au second véhicule des particuliers habitant en pavillon. Or, si le gouvernement veut vraiment que le VE se développe (et les constructeurs y ont intérêt), il doit agir sur ce qui est le nerf de la guerre.

Deux importantes carences existent, souligne le Monde.

La première, c’est la recharge rapide le long des autoroutes et grands axes routiers. Et si vous avez bien suivi, la mise hors service des trois quarts des bornes du réseau Corridor, n'a pas arrangé la situation. La seule alternative viable, c'est tesla (pour les seuls clients de la marque avec les super chargers) et le réseau Ionity. Ce dernier, issu d’un consortium de constructeurs étrangers (Daimler, BMW, VW, Ford, Hyundai) n'a que quelques bornes et propose la recharge à des tarifs assez élevés (25 euros à 40 euros pour une autonomie de 300 kilomètres).

Le deuxième problème, c'est l’accès à la prise pour les Français vivant en habitat collectif (7 millions de ménages sur 29). la loi impose dans tous les immeubles nouveaux que 100 % des places de parking aient accès à une prise en 2022.

Dans le cadre du plan de relance automobile, il a été décidé que le seuil symbolique des 100 000 bornes (il y en a aujourd’hui 30 000) serait atteint à l’horizon 2021 plutôt qu'en 2022. Cent millions d’euros supplémentaires ont ainsi été mis sur la table pour aider à financer les bornes publiques et privées. Une campagne de communication sera même lancée cet été afin d'expliquer les possibilités de se recharger. D'autre part, l’Etat insiste sur sa volonté d'installer, d’ici à la fin 2021, 300 à 500 stations sur les aires d’autoroutes (lesquelles permettront de charger dix véhicules chacune).