vendredi 30 août 2019

Les "experts" n'ont pas été encore débranchés, hélas....

Le CNSR (Conseil National de Sécurité Routière), que personne ne connaît - et qui ne sert à rien - a publié des avis et recommandations cet été. Des "experts" (et parmi eux ceux qui ont pondu le 80 km/h, dont l'inefficacité est assez remarquable) ont fait en sorte que l'on ne puisse pas remettre en cause la limitation de vitesse sur le réseau secondaire, en suggérant tellement de restrictions et d'aménagements que cela en devient décourageant pour les départements. Ils se sont aussi prononcé sur les aides à la conduite et le véhicule autonome. Et cela vaut le détour.
 
On commence par le véhicule autonome, qui fait l'objet soit dit en passant d'un plan gouvernemental avec toutes les parties prenantes. Le CNSR propose de "définir un cadre d'évaluation pour les expérimentations de véhicules à délégation de conduite sur les voies ouvertes à la circulation". Actuellement, les bilans issus de ces expérimentations s'avèrent peu développés (se limitant aux incidents ou accidents déclarés), relèvent nos amis les "experts*". Ils proposent donc "de réaliser une évaluation complète en définissant, avec l'appui d'experts (ben tiens, eux par exemple !), un cadre précis et une méthode d'évaluation qui englobe tout à la fois les volets techniques, mais aussi les aspects comportementaux et la perception par tous les usagers de la route". Je continue : "il est préconisé de rendre publique une synthèse annuelle de ces évaluations".

Ces éléments sont déjà listés dans le rapport d'Anne-Marie Idrac qui a été publié en mai 2018. Ce document propose d'identifier les véhicules autonomes et suggère de revoir la formation des conducteurs (avec des contenus spécifiques pour les professionnels). Le rapport évoque aussi l'acceptabilité. Il souligne aussi que les expérimentations menées depuis déjà quelques années ont permis d'avoir des retours d'expérience sur l'interface homme-machine et les comportements. Si vous n'aviez pas compris, les "experts" ne croient pas en la technologie pour réduire les accidents (que deviendraient-ils sinon ?).

Le CNSR veut aussi "impliquer les constructeurs dans l'information et la formation à la bonne utilisation des aides à la conduite". On parle ici des ADAS, que la Sécurité Routière met rarement en avant (des fois que ça sauverait plus de vies que le 80 km/h....). "Alors que de plus en en plus de véhicules sont équipés de dispositifs d'aide à la conduite, comme par exemple le régulateur adaptatif de vitesse, le « Lane Departure Warning » ou le freinage d'urgence automatisé, il semble essentiel d'agir en faveur d'un emploi correct et éclairé de ces derniers par les conducteurs", écrivent les "experts". Lesquels veulent "inciter les constructeurs à s'engager dans le financement et la diffusion de tutoriels qui seraient mis à disposition des conducteurs sur une plateforme officielle dédiée". Ces tutoriels pédagogiques présenteraient ainsi l'utilisation des ADAS de chaque marque et modèle de véhicule, préconise le CNSR.

Bon... Des tutoriels, il en existe sur les sites des constructeurs ou sur leur canal YouTube. Vu que les ADAS sont plus ou moins les mêmes (ils viennent des mêmes équipementiers), il me semble qu'une campagne de sensibilisation de la part de la Sécurité Routière serait plus pertinente (ou de la part de l'Europe, qui est en train de généraliser ces systèmes). Mais, on peut rêver... La France abrite quand même de sacrés talents vous ne trouvez pas ?

*Ce terme est utilisé par Chantal Perrichon, caution scientifique indiscutable.