vendredi 14 août 2015

Projet ALEPH : des batteries moins chaudes pour Bolloré ?

Le 24 juillet dernier, l’ensemble des Ministères en charge des pôles de compétitivité ont annoncé le financement de 58 nouveaux projets de R&D collaboratifs pour une aide de l’Etat de 41 M€, au titre du 20ème appel à projets du FUI*. Une info passée plutôt inaperçue. L'un de ces projets est pourtant stratégique sur les batteries. Il a pour nom ALEPH (accumulateurs au lithium à électrolyte polymère et recyclage hydro-métallurgique) et vise à développer une batterie au lithium-métal-polymère fonctionnant à 40 °C. Une voie de salut pour le groupe Bolloré ?


Ce projet est porté par ID4Car (le pôle de compétitivité automobile de l'ouest), S2E2 (pôle sur l'énergie électrique en Touraine) et AXELERA (le pôle de compétitivité chimie-environnement Lyon et Rhône-Alpes).

Il réunit 4 industriels** dont Blue Solutions, la structure qui regroupe toutes les activités liées au stockage électrique de l'industriel breton. ALEPH a été taillé sur mesure pour Bolloré et a pour vocation de maintenir compétitive la technologie LMP (Lithium Métal Polymère) de batterie pour le stockage de l’énergie mobile et stationnaire. Or, ces batteries sont chaudes avec une température interne qui varie de 60 à 80 degrés. C’est la raison pour laquelle elles ont besoin d’être régulièrement rechargées (ce qui ne pose pas de problème dans le cadre d'Autolib', où les voitures sont reliées à une prise, mais représente un obstacle certain pour aller rejoindre le capot d'autres constructeurs automobiles).

Le projet ALEPH vise donc à abaisser la température de fonctionnement des batteries LMP pour en augmenter l’autonomie. L'idée est d'incorporer du solvant organique dans l’électrolyte et dans l’électrode positive afin d’améliorer la conductivité ionique qui limite actuellement le fonctionnement de la batterie des Bluecar. La recherche portera également sur le traitement de surface du lithium.

*Fonds Unique Interministériel
**Les trois autres sont Armor, Recupyl et Solvay). Le projet fait appel aussi à 4 laboratoires (IMN, IMP, LEPMI et PMC).