mardi 19 mars 2013

Renault Zoé : vraiment moins chère à l'usage (deuxième partie) ?

Après le comparatif entre la Zoé et la Clio IV 1,2 L 75 ch authentique, qui comme on l'a vu tournait à l'avantage de la version thermique, en raison du coût des batteries et de la wall box indispensable à la recharge domestique, je vous propose maintenant de comparer la Zoé à la Bluecar. Le groupe Bolloré propose en effet une version pour le grand public de la voiture bien connue des franciliens et dont 1800 exemplaires circulent sous les couleurs d'Autolib'. C'est la voiture électrique dont elle est finalement la plus proche, que Renault le veuille ou non.


La version pour les particuliers est proposée à 12 000 € (bonus déduit), soit 1 700 € de moins que la Renault.



C'est une 4 places avec seulement 2 portes. Son autonomie varie de 150 à 250 km selon le parcours. Dotée d'une boîte auto avec trois modes de fonctionnement (normal, sport et ice pour la neige), elle est aussi équipée d'un GPS et d'un bouton d'appel d'urgence relié au centre de contrôle d'Autolib' à Vaucresson. Par contre, pas d'ABS (pour le moment) et un seul airbag conducteur. Il n'y a pas de clim' non plus (un rafraîchisseur à la place).


Assurer une Bluecar n'est pas une sinécure. Pour le moment, on ne trouve que deux assureurs qui prennent "en charge" la voiture : Swiss Life pour les particuliers et Zurich Assurances pour les pros (800 € par an). Il est sans doute plus sage d'opter pour la location sur 20 mois*, assurance comprise. Pour l'entretien, Bolloré a passé un accord avec des garages locaux. La Bluecar doit suivre un check up tous les 10 000 km.


Comme chez Renault, la batterie est proposée à part et en location, à 80 euros par mois (kilométrage illimité). Notons au passage que sa capacité est plus élevée (30 kWh contre 22 pour la Zoé) et que ses performances ont été validées en usage intensif sur Autolib'. Le forfait inclut l'assistance et le dépannage de la batterie. Cette dernière est remplacée au bout de 400 000 km et plus tôt si nécessaire.


Bolloré facture en option une Bluebox (995 euros) qui permet de charger à domicile. Cette dernière permet de refaire le plein en 8 h avec une prise 220 v en mode 16 ampères (moitié moins, 4 h en 32 ampères). On peut également commander en option un câble de recharge (700 euros) pour se brancher sur le 220 volts. Ce qui est impossible sur la Zoé.


La Bluecar n'est pas plus avantagée que la Zoé au niveau de la recharge publique. Du moins, en apparence. Le client de la voiture de Bolloré doit aussi s'acquitter de 15 € d'abonnement par mois pour pouvoir se recharger sur les bornes d'Autolib'. Par contre, la Bluecar peut se recharger sur n'importe quelle borne du réseau, alors que la Zoé doit se rabattre sur les bornes tiers. Or, il n'y en a pas beaucoup : 220 seulement dont 204 sur Paris. De plus, la durée maxi d'utilisation est de 2 h et 15 mn et les recharges sont facturées en sus.


Au niveau des services, il n'y a pas photo. Si la Bluecar a un système de navigation, la Zoé propose bien plus de services. Elle intègre la liste des bornes de recharge en standard et propose (en supplément selon les versions) la possibilité de contrôler la charge à distance par smartphone. Il y a aussi toutes les applications R-Link, gratuites ou payantes.


Si l'on se replonge dans les calculs, on obtient donc (hors assurance et entretien, prix + location de batteries + wallbox + coût de l'énergie) sur 4 ans : 19 352 € pour la Zoé et 17 835 € pour la Bluecar. Là encore, ce n'est qu'une moyenne.


En conclusion, la Zoé n'est pas forcément la moins chère. Et ce, malgré un bonus passé de 5 000 à 7 000 euros (et dont on ne sait pas combien de temps il sera maintenu). Mais, elle est de loin la mieux équipée par rapport à ses deux rivales et celle qui propose le plus de prestations. Est-ce que sera suffisant pour autant ? Réponse dans les prochains mois.

*Le client peut se désengager au bout de trois mois.