jeudi 20 mai 2010
Un nouveau centre chez BMW pour recréer les conditions climatiques du monde entier
La Laponie l'hiver, le sud de l'Espagne ou la Vallée de la Mort aux Etats-Unis l'été... Ces spots sont bien connus des ingénieurs qui travaillent au développement des futurs modèles dans l'automobile. Il faut en effet tester la voiture de demain sous toutes les latitudes, surtout chez les constructeurs qui vendent dans le monde entier. Mais, chez BMW, un nouveau centre baptisé EVZ permet désormais de réaliser un maximum de tests à Munich, et en toute confidentialité. La marque bavaroise vient en effet d’étrenner un beau jouet à 130 millions d’Euros qui lui permet de faire une bonne partie des tests en Allemagne, à tout instant du jour et de l’année, et en faisant profiter des résultats en temps réel à tous les ingénieurs concernés. Il s’agit d’un tout nouveau centre de test qui n’abrite pas moins de trois souffleries thermiques et deux chambres d’essais (une pour le froid, une autre pour les essais en altitude). Un bel outil qui a été implanté à côté du FIZ, son centre de recherche, pour développer plus vite les modèles de demain.
Grâce à ce nouveau centre, il est par exemple possible de simuler indéfiniment un véritable blizzard comme en Suède ou, au contraire, de recréer la chaleur du sud de l’Espagne. L’idéal pour tester la climatisation, le dégivrage, ou encore la résistance des composants électroniques (en particulier pour les véhicules électriques et hybrides), sans parler de la performance des moteurs et des émissions de CO2.
Lors de notre visite, nous avons pu assister à une série de tests que réalisent habituellement les ingénieurs sous différents latitudes. Par exemple : le vent qui envoie de la neige à une vitesse de 45 km/h et à une température de – 12°C sur un Gran Turismo, le dégivrage à – 20°C d’un pare-brise de ce même modèle, un bon « cagnard » à 35°C sur la carrosserie d’un Z4, l’ascension du Mont Fuji au Japon d’une Mini avec le moteur Twin Turbo, et même un détour par le Mont Ventoux d’une X6 hybride tractant une remorque par un soleil radieux (et artificiel). Tous ces tests sont recréés en labo avec un réalisme étonnant, avec ordinateurs et caméras à l’appui pour affiner les données. La neige a par exemple les mêmes caractéristiques que celle qui s’abat sur Arjeplog en Laponie, aux confins du cercle polaire… Sauf que le centre de BMW peut la faire tomber indéfiniment, alors que les aléas climatiques (réchauffement, nuage de cendres) peuvent retarder dans la vraie vie certains tests.
Selon les applications, on peut faire varier la température de – 20° C à + 55°C, simuler l'altitude de - 400 m (Badwater dans la Death Valley) à + 4200 m (Pikes Peak aux USA) et éprouver les voitures jusqu’à une vitesse de 250 km/h ! Il est encore trop tôt pour tirer un bilan, mais d’ores et déjà BMW a remplacé à 100 % les tests de l’Afrique Australe. Dans certains cas, on peut réduire de 30 % le nombre de tests sur route ouverte. C’est pour BMW une économie de temps (entre 2 et 6 mois) et d’argent, sans compter que les ingénieurs seront plus productifs car ils peuvent corriger en temps réel au bureau les problèmes rencontrés en soufflerie. Et en plus, c'est écologique. L'énergie dépensée pour faire tourner les souffleries est récupérée puis réinjectée dans le réseau électrique de la ville de Munich !
Voir la vidéo "Katarina Witt en visite à la soufflerie climatique" :
Voir le diaporama "centre énergie et environnement" :
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