mercredi 15 septembre 2010

La France reconsidère l'hydrogène, en complément de la voiture électrique

2008 Chrysler ecoVoyager Concept
L'affaire est entendue. Le prochain Mondial de l'Automobile sera la rampe de lancement pour le véhicule électrique en France, avec son cortège de concept cars, quelques modèles disponibles (très peu et très chers) et un centre d'essais avec 40 modèles à la disposition des visiteurs. On ne parlera que de l'électrique pendant la grande quinzaine de l'automobile. Mais, le buzz médiatique ne pourra pas masquer éternellement l'absence de prises de recharge et un modèle économique voué à l'échec (30 000 € prime déduite !). Rappelons que sans soutien des pouvoirs publics, tout s'écroule. C'est dans ce contexte que vient de s'opérer un revirement au sein de l'exécutif. Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno trouvent subitement beaucoup d'intérêt à l'hydrogène, alors que cette forme d'énergie avait été passée à la trappe lors du Grenelle de l'Environnement. Oui, vous avez bien lu : la pile à combustible pourrait faire son retour dans le cadre du grand emprunt. La PAC pourrait en fait servir de prolongateur d'autonomie au véhicule électrique à batterie.
Pourquoi un tel changement ?
On peut sans peine imaginer que l'Allemagne, qui emploie les grands moyens pour l'électromobilité - et qui mise autant sur l'hydrogène que sur l'électrique à batterie - a dû influencer les experts français. Ensuite, cette solution est tout simplement évidente. Le problème de la voiture électrique vient du fait qu'il faut beaucoup de batteries pour avoir une autonomie "correcte" (insuffisante, mais c'est mieux qu'avant), ce qui renchérit le prix et augmente le poids. En revanche, avec moitié moins de batteries et une petite pile à combustible, on augmente de façon substantielle l'autonomie et la voiture revient moins cher. CQFD.

Peugeot-307-cc-FiSy-PAC

C'est la piste sur laquelle travaille par exemple PSA avec sa 307 CC Fisypac dont j'ai déjà parlé sur ce blog. On pourrait citer également d'autres constructeurs... D'ailleurs, tous travaillent sur la piste du "range extender". Lequel peut prendre la forme d'un petit moteur thermique (Chevrolet Volt, Opel Ampera, Audi A1 e-Tron, Lotus) ou d'une pile à combustible. Le plus amusant est que même Renault étudie la question. La marque au losange, qui a sans doute commis l'erreur de partir trop tôt et d'empocher des subventions en promettant monts et merveilles pour le véhicule à batterie, va devoir tôt ou tard opérer un virage sur l'aile.
Bref, tout ça pour dire que l'hydrogène est de retour dans la course. On verra d'abord des petites piles venir suppléer la carence des batteries avant que les piles ne grandissent en taille (tout en réduisant les coûts, car beaucoup de progrès ont été effectués de ce côté là) et ne remplacent les coûteuses et encombrantes batteries au lithium-ion. Car, il ne faut pas oublier que la voiture à hydrogène fait partie de la grande famille de la voiture électrique. Sous une forme différente, certes, mais il en est ainsi.