mardi 21 novembre 2017

Batteries à électrolyte solide : le nouveau graal ?

Lors du Salon de Tokyo, il y a quelques semaines, Toyota a affirmé que ses ingénieurs seront capables de produire des batteries à électrolyte solide dès la première moitié de la prochaine décennie. Une annonce qui fait du géant japonais le constructeur le plus avancé dans une course au progrès technique qui pourrait révolutionner la voiture électrique. Mais, il n'est pas le seul à s'y intéresser et à viser la même échéance. C'est le cas de l'équipementier Continental, mais aussi de Fisker, qui veut faire son come-back dans l'automobile avec cette nouvelle technologie de batteries.

Quels sont les avantages ? La technologie se distingue par une moindre sensibilité à la température. Ainsi donc, une cellule à électrolyte solide peut supporter des charges plus puissantes et plus rapides, sans qu'il soit nécessaire d'ajouter un système de refroidissement. Mais surtout, une batterie à électrolyte solide pourrait stocker jusqu'à deux ou trois fois plus d'énergie qu'une unité lithium-ion actuelle à électrolyte liquide pour le même encombrement, selon les chercheurs les plus optimistes dans ce domaine.

Pour Continental, les batteries ont besoin de réaliser un bond en densité énergétique et dans l'abaissement de coûts, et c'est ce que l'on attend de la prochaine génération de batteries à base d'électrolyte solide. Par contre le groupe allemande ne veut pas y aller seul et souhaiterait constituer un consortium soutenu par l'Union européenne, pour notamment partager l'investissement de 3 milliards d'euros nécessaire pour créer une usine dont la production permettrait d'équiper annuellement 500 000 véhicules électriques.

Au niveau européen, un tel consortium pourrait permettre au vieux continent de reprendre une place dans le marché des composants pour les batteries. Ce projet intervient à un moment où la France a décidé de constituer un champion français des batteries (bon courage !).

Chez Fisker, les ingénieurs ont déposé récemment des brevets sur des batteries flexibles à électrolyte solide à haute densité d'énergie. Les batteries seront équipées d'électrodes tridimensionnelles. L'entreprise, fondée par le designer éponyme, a pu s'appuyer sur l'expérience d'un cofondateur de la société Sakti3 (acquise par Dyson) et affirme que cette technologie permettra d'atteindre une autonomie électrique de plus 800 km et de profiter d'un temps de charge équivalent à celui d'un véhicule thermique.

Une mauvaise nouvelle de plus pour Tesla ?