Le constructeur à suivre, c'est définitivement Hyundai sur ce salon de Genève 2018. Le coréen y tient la vedette pour deux raisons : d'une part en lançant la Kona électrique (avec des perfs proches de Tesla) et d'autre part en proposant la Nexo. Ce véhicule, que vous voyez en coupe est effectivement le nouveau SUV à hydrogène qui remplace l'ix35 FC. Lequel a été diffusé à 500 exemplaires en Europe, dont une centaine en France. La voiture a progressé sur tous les points, tant en autonomie qu'en agrément.
La Nexo, que l'on voit ici avec sa belle carrosserie, revendique un rayon d'action de 480 km selon le cycle WLTP. C'est une auto qui proposera une puissance de 204 ch, revue à la hausse. Pour voir discuté avec le responsable du marketing produit chez Hyundai Europe, j'ai appris que la marque voulait avant tout proposer un produit attractif. Alors que les voitures écologiques sont généralement moches, un effort a été fait sur le design et l'équipement. La Nexo sera donc une vitrine roulante, avec des aides à la conduite et tout le confort que l'on attend de ce segment.
J'ai croisé à Genève le patron de la STEP, la compagnie qui exploite le service Hype de taxis à hydrogène sur Paris. La Nexo va probablement rejoindre sa flotte à la rentrée.
Etonnamment, Mercedes n'a pas présenté son GLC Fuel Cell à Genève, alors que le produit doit être lancé d'ici quelques mois. Par contre, on retrouve des modèles déjà bien connus comme la Toyota Mirai. La marque japonaise expose sur le salon le concept Comfort Ride. C'est un grand véhicule à 6 place, typé haut de gamme.
Honda fait aussi partie des constructeurs qui mettent en avant l'hydrogène. Il expose la Clarity, dont la diffusion reste confidentielle en Europe.
Par contre, ce qui est intéressant, c'est que le constructeur japonais veille à bien préciser que, dans sa roadmap, l'électrification va de l'hybride classique à l'hydrogène, en passant par le véhicule électrique à batterie. Honda expose beaucoup de concepts 100 % électriques, comme Toyota du reste, mais les deux marques attachent autant d'importance à l'hydrogène.
Chez PSA, l'hydrogène est "reconsidéré". C'est ce qu'a déclaré Gilles Le Borgne, le patron de l'ingénierie, en marge de la présentation de la stratégie d'électrification. Il a indiqué que cette forme d'énergie présentait de l'intérêt pour les utilitaires. Il a rappelé au passage que PSA connaissait bien la pile à combustible, pour s'être impliqué avec le CEA dans le développement de la pile GENEPAC.
Et pour la première fois, à ma connaissance, on peut voir une station à hydrogène dans l'enceinte même du salon. On doit cette initiative à l'Union Pétrolière suisse, qui venait pour la première fois sur cet événement. Elle a voulu montrer que la station-service du futur serait multi-énergies, proposant aussi bien du courant électrique que de l'hydrogène.
L'autre élément nouveau est que l'hydrogène peut lui aussi être associé à du rêve. Pininfarina a révélé la version "de série" de la H2 Speed, qui avait été présentée il y a deux ans à l'état de concept. Le carrossier italien va sortir 12 exemplaires de cette voiture de course, réalisée en partenariat avec Green GT. Développant une puissance de 653 ch, et capable d’atteindre une vitesse de pointe de 300 km/h, la H2 Speed accélère de 0 à 100 km/h en 3,4 s. Sur un plan technique, elle embarque une pile à combustible de 250 kW, ainsi que 4 moteurs électriques, une batterie et un réservoir permettant de stocker 8,6 kg d’hydrogène à une pression de 700 bars.