Après la présentation des nouveautés chez Seat, je continue mon tour d'horizon sur le Mobile World Congress. On va surtout évoquer la 5 G, qui était partout sur le salon, à Barcelone. Bien plus qu’une évolution de la 4G, elle va permettre à l’industrie automobile d’offrir de nouveaux services, comme la remontée de données à partir des capteurs du véhicule ou encore le téléchargement de nouvelles cartes de navigation pour la conduite autonome. Et bon nombre d'acteurs préparent son arrivée dès 2020.
Et d'abord direction la Corée du Sud. Les JO de PyeongChang sont terminés, mais l’une des voitures autonomes qui a circulé entre Séoul et le site olympien en mode autonome (de niveau 4) avait fait le voyage. C’était une Genesis G80 (groupe Hyundai), équipée de capteurs et d’une liaison en 5G. Elle était visible sur le stand de SK, l’un des opérateurs télécoms en Corée du Sud.
Au passage, les visiteurs ont pu découvrir le plan de K-City, un site de test pour le véhicule autonome qui est l'équivalent de MCity aux USA (et du futur CEVA en France, à l'UTAC). On sait que Hyundai a de fortes ambitions dans ce domaine.
L'autre surprise était une navette autonome, signée Sony, dont le design s’inspire de celui des véhicules d’Easymile et de Navya. Réalisée en partenariat avec l’opérateur japonais NTT DoCoMo, elle utilise bien sûr la 5G pour récolter de précieuses informations. On notera que le véhicule était équipé de capteurs vidéo haute définition du fabricant japonais pour détecter les obstacles. A l'intérieur, les passagers pouvaient regarder un programme sur une télé en 4 K (Ultra HD).
C'est un autre véhicule japonais qu'on pouvait voir chez Intel, un monospace de Toyota (l'Alphard), réalisé en partenariat avec Denso, NTT DoCoMo et Ericsson. Sur le stand du fabricant de puces, il était question de communication de type V2X et de paiement sécurisé à l'intérieur du véhicule.
L’américain Qualcomm, dont les puces intéressent beaucoup les constructeurs, avait pour sa part choisi un énorme SUV, le Cadillac Escalade. Malheureusement, ce 5G concept car était présenté en priorité aux clients, notamment les asiatiques.
Par contre, sa vision de la 5G était largement présentée sur le stand. Qualcomm travaille avec le groupe PSA, en vue de proposer dès 2020 la technologie C-V2X à base de 5G pour autoriser le dialogue entre les véhicules et l’infrastructure.
En France, l’opérateur Orange mène actuellement des tests avec des véhicules sur la 5G. Orange a mis au point un système qui permet de découper virtuellement le réseau et de séparer les fonctions liées à la sécurité de celles qui relèvent de l’infotainment. La 5G s’avère stable et permet d’offrir des prestations intéressantes en matière de sécurité, comme le « See through » (voir à travers). L’idée est d’accéder au flux vidéo de la voiture qui se trouve devant pour voir plus loin ce qui se passe devant, en affichant l’image sur l’écran de bord, et décider si on peut doubler ou non.
Orange estime que le futur réseau à haut débit mobile est complémentaire du Wi-Fi de la route (ITS G5) que veut développer la Commission Européenne et qui est censé être déployé à titre expérimental en France sur 2000 km de routes et autoroutes dans le cadre du projet SCOOP@F.
Alors, 5 G ou C-ITS ? En fait, BMW va proposer les deux. Il va déployer à partir de 2019 une connexion de type Wi-Fi pour récupérer les données émanant d'unités en bord de route pour prévenir des chantiers mobiles et des événements pouvant impacter le trafic. C'est ce qu'on appelle les C-ITS (ITS coopératifs). Et en parallèle, le constructeur allemand étudie aussi le C-V2X qui repose sur la 5G. L'objectif est ainsi d'être sur d'avoir la bonne information en temps réel.