Lundi et mardi, j'ai assisté au Mobile World Congress, la grand messe de la téléphonie mobile à Barcelone. J'aurai l'occasion plus tard de revenir sur les annonces de ce salon, avec notamment la 5 G et le véhicule autonome au programme. Mais d'abord, j'aimerais vous parler de Seat, car c'est grâce à ce constructeur, qui y expose depuis 4 ans, que j'ai pu me rendre à ce rendez-vous très couru. Et le fait est que la marque espagnole multiplie les partenariats, au point de voler la vedette à Volkswagen. Le dernier en date concerne Shazam.
Et c'est une authentique bonne idée. La démarche est venue de Seat, qui s'est rendu compte que 70 % des utilisateurs de la célèbre application de reconnaissance de musique l'utilisaient en déplacement, à une vitesse supérieure à 30 km/h. Cela veut dire que les fans de Shazam s'en servent dans les transports (bus, métro) et plus probablement en voiture. Afin d'éviter le "Shazaming while driving", la marque espagnole a donc pris contact avec la société américaine. Et en à peine 6 mois, l'idée a été concrétisée en une intégration en série.
Dans le cadre de l'application Seat sous Android Auto, une seule touche suffit pour lancer la reconnaissance d'une chanson que l'on écoute à la radio. En quelques secondes, le titre sera identifié et transmis sur le smartphone du conducteur, avec la référence et même la carte de l'endroit où il a entendu ce morceau. "Nous pouvons aider à intégrer les technologies, a précisé Luca di Meo, le patron de Seat", lors d'une table ronde accordée à la presse française. "Cela évite de toucher au smartphone et de se précipiter pour ne pas rater la fin de la chanson", a-t-il encore expliqué.
J'ai pu discuter aussi de ce partenariat avec Leyre Olavarria, qui est en charge de la voiture connectée au sein de la marque espagnole. Elle m'a expliqué que ce type de service fait particulièrement du sens pour la clientèle de Seat, qui a 10 ans de moins que les autres marques du groupe VW. Le constructeur s'est rendu chez Shazam, dans la Silicon Valley. Et des ingénieurs de la société sont venus aussi à Martorell, près de Barcelone.
Voir le diaporama sur Shazam chez Seat.
Pour Seat, c'est une nouvelle première après Waze et plus récemment Alexa (la technologie de reconnaissance vocale d'Amazon) en Europe. La marque est en train d'élaborer un écosystème d'innovation (auquel on peut ajouter aussi d'autres partenaires, dont Telefonica pour la 5G par exemple). Le PDG, Luca di Meo, soutient complètement tous ces efforts en faveur de la voiture connectée. Il veut d'ailleurs faire de Barcelone un territoire d'expérimentation pour la 5 G, afin de tester les services qui intéresseront le plus les clients. Le patron de Seat est moins fan de la voiture autonome, mais il réfléchit à la question.
A Barcelone, la marque espagnole a présenté aussi une nouvelle évolution de son simulateur du futur IHM de demain (pour la conduite connectée et autonome).
Mais, la vraie nouveauté était l'annonce de Xmoba (pour crossing, mobility Barcelona), la marque dédiée aux services de mobilité. C'est l'équivalent de Moia pour Volkswagen. Le constructeur s'intéresse à l'autopartage, comme en atteste sa prise de participation dans Respiro, un acteur espagnol.
Par ailleurs, il prépare des services en lien avec la mobilité au sein du Metropolis:Lab de Barcelone, qui fait plancher des start-up, et a pour vocation à terme de travailler en tant qu'entité indépendante.