Dans son rapport annuel, Daimler a prévenu que la baisse de la demande pour les modèles diesel et la transition vers des modèles électrifiés risquaient d’avoir des conséquences négatives sur ses fournisseurs. Ceux-ci sont forcés d’investir pour accompagner le développement de l’électromobilité initié par les constructeurs. Mercedes veut ainsi proposer des versions électrifiées de tous ses modèles d’ici à 2022. C'est à dire plus de 50 modèles électriques, hybrides ou hybrides rechargeables. Un virage qui pourrait laisser des sous-traitants sur le bord de la route.
« En raison de l’électrification prévue de nouveaux modèles et d’un basculement de la demande des modèles diesel vers les modèles à essence, la branche Voitures Particulières de Mercedes en particulier fait face à un risque de modification des volumes de composants commandés à nos fournisseurs », explique Daimler dans son rapport annuel. « Cela pourrait résulter dans une sur-utilisation ou à l’inversion une sous-utilisation des capacités de production de certains fournisseurs. Si les fournisseurs n’arrivent plus à couvrir leurs frais fixes, il existe un risque de les voir demander des compensations », ajoute Daimler. Ainsi, « les augmentations de capacités de production nécessaires dans les usines de nos fournisseurs pourraient nécessiter de notre part une participation », a précisé le constructeur.
Par ailleurs, Daimler indique que la croissance de son bénéfice opérationnel risque de ralentir cette année, en raison de ses importants investissements dans le développement de nouvelles technologies (notamment dans les domaines de l’électrification et de la conduite autonome). Outre ces dépenses supplémentaires, diverses incertitudes politiques et conjoncturelles pourraient mener à des pénuries de certains matériaux et matières premières spécifiques, ce qui aura un effet négatif sur les prix. Or, il est difficile pour les constructeurs de répercuter la hausse des prix des matières premières sur leurs produits finis (les voitures), en raison de la forte concurrence sur le segment.
On risque donc d'avoir un "electricgate" sur le front de l'emploi. D'autres constructeurs ont déjà attiré l'attention des pouvoirs publics sur une migration trop rapide vers l'électrique.